Dans un point presse conjoint avec le ministre des Affaires étrangères Khemaies Jhinaoui, à l’occasion de la tenue, hier lundi, du conseil d’association UE-Tunisie, la Haute représentante de l’UE pour la politique de voisinage, a estimé que le conseil d’association «a été extrêmement riche (…) un vrai dialogue, un vrai échange», qui plus est, «dans un moment important qui marque les 40 ans de coopération entre l’Union européenne et la Tunisie.»
Tout en indiquant que la Tunisie est un «partenaire privilégié» et un «partenaire spécial» pour l’UE, «un pays qui a choisi la démocratie et qui a choisi aussi un partenariat très étroit avec l’UE », elle a ajouté: «Nous savons très bien, nous sommes pleinement conscients du fait que la Tunisie connait maintenant des défis immenses et interconnectés, notamment sécuritaires et socio-économiques, qui nécessitent à la fois des mesures de court terme et une planification sur le long terme sur le plan politique, social et économique.»
Mme Mogherini a aussi estimé que la mobilisation de tous nos efforts «pour soutenir le gouvernement et le peuple tunisiens afin de permettre la réussite de la transition démocratique et de la réussite du pays» est une nécessité pour la stabilité et la sécurité de l’Europe.
En tant que partenaire majeur pour la Tunisie dès le lendemain de la révolution, qui a accompagné le processus démocratique entrepris par les Tunisiens, l’UE a doublé son assistance financière qui a totalisé plus d’un milliard d’euros depuis 2011, a rappelé Mme Mogherini.
«En 2015, il y a eu de nombreuses visites de haut niveau, un travail intensif des deux côtés qui ont permis des progrès très importants dans notre coopération, notamment en matière sécuritaire, mais aussi à travers des mesures exceptionnelles qui répondent à l’exceptionnalité tunisienne. Exceptionnalité du moment que la Tunisie traverse et exceptionnalité de la force de notre partenariat et du fait que c’est l’un des partenariats les plus étroits que l’on connait», a également indiqué Mme Mogherini, en ajoutant que la Tunisie peut compter sur l’UE. «Notre objectif reste toujours d’offrir aux jeunes tunisiens des possibilités d’avenir et aussi leur place dans le présent du pays, dans la société du pays», a-t-elle souligné.
Evoquant ses discussions avec le ministre Jhinaoui et la délégation tunisienne sur la situation en Libye, Mme Mogherini a souligné le partenariat entre Tunis et Bruxelles «dans la gestion d’accompagnement» de cette crise qui préoccupe les deux parties.
«Nous partageons aussi le soutien au processus politique en cours et surtout nous travaillons ensemble pour soutenir la capacité du gouvernement d’union nationale à prendre pleinement ses fonctions », a souligné la responsable européenne, qui a remercié la Tunisie pour le rôle qu’elle a joué tout au long du processus et pour avoir accueilli la réunion des voisins de la Libye, le 22 mars dernier, tout en indiquant que les deux parties partagent complètement l’approche de soutien pour le gouvernement d’union nationale de Fayez Al-Serraj.