Au cours de l’année passée, au total 44,26 milliards de cigarettes ont été livrées aux buralistes dans l’Hexagone, selon des chiffres de Logista que l’AFP s’est procurés lundi.
En 2016, les ventes de cigarettes avaient déjà enregistré une baisse de 1,2 % en volume, après une hausse de 1 % en 2015 (la première depuis 2009). 2014 et 2013 avaient elles enregistré des baisses respectives de 5,3 % et 7,5 %.
Le tabac à rouler, apprécié des jeunes, a lui enregistré en 2017 une baisse de 5,66 % en volume, en raison d’une hausse de fiscalité sur ce produit en février.
Globalement, sur l’année passée, les livraisons de tabac (cigarettes, tabac à rouler, cigares et tabac à mâcher) est en baisse de 2,16 %.
"Sur l’ensemble de l’année, une baisse de près de 1,5 % des (ventes de) cigarettes est médiocre et c’est pour cela qu’il faut des mesures nouvelles, fortes, comme le sera la hausse de 1 euro pour les (paquets de) cigarettes en mars prochain", explique le Pr Bertrand Dautzenberg, pneumologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
Selon lui, le paquet neutre n’est pas la cause de cette baisse des ventes de cigarettes car il "n’avait pas pour objectif de faire baisser la consommation mais plutôt d’empêcher les jeunes de commencer à fumer".
De son côté, Philippe Coy, président de la confédération des buralistes, accuse lui "le marché parallèle" (qui représente 27,8 % de la consommation selon le cabinet KPMG, ndlr).
"Le marché légal baisse mais qu’on ne se trompe pas dans l’interprétation: ça n’a pas forcément de lien avec la baisse de la prévalence tabagique. Les gens n’arrêtent pas de fumer, c’est en revanche bien le marché parallèle qui est pointé du doigt par tous les acteurs du secteur", affirme M. Coy.
Pour Eric Sensi-Minautier, directeur de la communication chez British American Tobacco (BAT), "à ce stade, on ne voit pas d’effet frappant du paquet neutre, ni du mois sans tabac en novembre dernier". Il rappelle que les chiffres de Logista concernent "les livraisons aux buralistes et donc cela ne préjuge en rien de la consommation réelle des personnes puisqu’on n’y ajoute pas pas le marché parallèle, ni les achats transfrontaliers".
En France, 80 % du prix du tabac est constitué de taxes, 8,74 % reviennent aux buralistes, et le solde aux fabricants.
Pour réduire la consommation de tabac, le gouvernement a prévu des augmentations successives pour atteindre, d’ici novembre 2020, un prix de 10 euros le paquet de vingt cigarettes. La prochaine hausse, de 1,10 euro par paquet, est prévue pour mars. (avec afp)