Une « fausse victime » des attentats de Paris condamnée à six mois de prison
Un homme qui s’était fait passer pour une victime du massacre de 2015 dans la salle de concerts du Bataclan à Paris, alors qu’il n’y était pas au moment de l’attaque, a été condamné vendredi à six mois de prison ferme.
Ce jeune ambulancier avait raconté avec force détails aux médias, dont l’AFP, ce qu’il disait avoir vécu au Bataclan dans la soirée du 13 novembre 2015, pendant l’attaque d’un commando jihadiste qui avait fait 90 morts. Selon son récit, il buvait un verre avec deux amis quand il a vu arriver les tireurs. Une "femme enceinte" avait alors "pris les balles qui (lui) étaient destinées", disait-il. Après l’attaque, Cédric Rey avait réclamé une indemnisation auprès du Fonds public de soutien aux victimes du terrorisme mais sa requête était restée sans suite, faute de preuves suffisantes.
Intégré aux groupes de survivants des attentats, il s’était fait faire un tatouage – comme de nombreuses autres victimes – qui représentait une Marianne, le symbole de la République française, dressée devant la salle du Bataclan.
Les enquêteurs s’étaient intéressés à son cas un an après: il n’avait pas porté plainte et des incohérences avaient été relevées dans son récit, notamment le fait qu’aucune femme enceinte n’avait perdu la vie ce soir-là, selon une source proche du dossier.
La téléphonie a ensuite montré que le jeune homme se trouvait à une trentaine de kilomètres du Bataclan au moment des faits, selon la même source. Ce n’est que vers minuit qu’il s’est trouvé près de la salle de concert, où des témoins ont signalé sa présence.
Résidant depuis plusieurs mois en Nouvelle-Calédonie, où il était sapeur-pompier volontaire et formateur en secourisme, Cédric Rey a expliqué lors d’une audience le 27 octobre être rentré en France pour des raisons personnelles et avoir alors appris que la gendarmerie cherchait à l’entendre. Le jeune homme, qui reconnaît les faits, s’était rendu de lui-même à la caserne où il avait été placé en garde à vue.
Lors de la première audience, le tribunal correctionnel avait renvoyé le procès, estimant qu’il ne pouvait se tenir sans une nouvelle expertise psychiatrique et une expertise psychologique.
Au moins sept personnes ont été condamnées pour tentative d’escroquerie ou escroquerie depuis la série d’attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, au nord de la capitale, qui avait fait 130 morts et des centaines de blessés.
Atlasinfo avec afp