Début ce week-end du ramadan en France, mois sacré pour les musulmans
Vendredi ou samedi ? Les musulmans de France connaîtront jeudi soir la date fixée par les grandes fédérations de mosquées pour le début du ramadan, mois sacré dont les rites de jeûne, de prières et de convivialité sont très suivis.
Les responsables musulmans devraient en profiter pour réaffirmer leur message de paix, alors que des attaques jihadistes qu’ils condamnent fermement ont fait 239 morts en France depuis janvier 2015 et n’épargnent pas d’autres pays européens comme la Grande-Bretagne, où 22 personnes ont été tuées lundi à Manchester.
Le ramadan suscite un ensemble de pratiques socio-religieuses très populaires, avec selon des études 70 % à 80 % d’observants parmi les quatre à cinq millions de fidèles estimés en France.
Ces dernières années, les grandes fédérations ont recherché l’unité entre elles et avec les principaux pays musulmans, de la péninsule arabique au Maghreb, sur cette question des dates qui a parfois viré au casse-tête. Elles veulent ainsi éviter la division parmi les fidèles du Prophète, qui aurait prescrit dans un hadith (commentaire oral): "Ne jeûnez que lorsque vous verrez le croissant lunaire et ne rompez le jeûne que lorsque vous le verrez aussi".
Si le croissant est visible jeudi soir, le ramadan pourra commencer vendredi. Dans le cas contraire, il ne débutera que le surlendemain, samedi, comme l’ont déjà prévu les partisans du calcul astronomique à l’avance. A l’instar des mosquées liées à la Turquie, dont le chef de file Ahmet Ogras sera dès juillet président du CFCM, ou au mouvement Musulmans de France (ex-UOIF, issu des Frères musulmans).
Dimension festive
Durant le ramadan, un des piliers de l’islam, les croyants sont invités à s’abstenir de boire, de manger et d’avoir des relations sexuelles, de l’aube – dès que l’on peut "distinguer un fil blanc d’un fil noir" dit le Coran – jusqu’au coucher du soleil.
Le jeûne est prescrit aux musulmans pubères, mais des dispenses sont prévues pour les voyageurs, les malades, les personnes âgées, les femmes enceintes ou venant d’accoucher. Des compensations sont possibles pour les personnes empêchées ou dispensées (jeûne effectué ultérieurement, dons aux nécessiteux…).
La question est particulièrement sensible chaque fois où, comme cette année, une partie du ramadan tombe sur les jours les plus longs de l’année, entraînant un jeûne éprouvant pour l’organisme. Pour la troisième année consécutive, le ramadan coïncidera aussi avec les examens, dont le bac, ce qui cependant ne pose pas de problèmes insurmontables aux candidats, de l’avis des cadres musulmans.
Dans une quête d’ascèse et de purification, le fidèle peut méditer le Coran, participer à des veillées de prière – avec le renfort de nombreux "récitateurs" venus de l’étranger – et se montrer généreux avec les plus démunis. C’est la période où d’importants dons sont consentis aux mosquées et salles de prières, au nombre de 2.500 en France.
La dimension sociale, conviviale voire festive est très importante après l’"iftar", repas quotidien de rupture du jeûne. Les familles observantes cuisinent davantage durant ce mois, ce qu’a bien compris la grande distribution, qui multiplie les opérations spéciales (catalogues, rayons dédiés). En 2012, un cabinet de marketing estimait que les emplettes moyennes d’un foyer augmentaient de 30 % durant cette période.
Le ramadan s’achève par l’Aïd el-Fitr, la "fête de la rupture du jeûne", autour du 25 juin cette année.
Atlasinfo avec AFP