Dans son 21ᵉ rapport présenté mercredi au Conseil de sécurité, Antonio Guterres alerte sur la persistance de la menace que représente l’État islamique (Daech) pour la paix et la sécurité internationales, en dépit des pertes répétées parmi ses dirigeants.
Au Moyen-Orient, a-t-il écrit, l’organisation terroriste maintient des milliers de combattants, et multiplie les attaques contre les forces locales, rappelant, à cet égard, le récent attentat meurtrier contre une église à Damas, qui a fait des vingtaines de morts.
Le groupe exploite également les nouvelles technologies, notamment l’intelligence artificielle, pour diffuser sa propagande et recruter de nouveaux membres, a dit le chef de l’ONU.
Le rapport souligne la présence de Daech en Afrique, notamment avec la soi-disant « Province d’Afrique de l’Ouest », mais aussi en Somalie et au Mozambique. En Asie centrale, la branche « Khorassan » demeure particulièrement active et constitue une menace « régionale et internationale ».
Le rapport met en garde contre l’utilisation croissante par Daech des réseaux criminels, du financement illicite et des technologies émergentes, exhortant la communauté internationale à renforcer la coopération régionale et à agir « de manière coordonnée », afin d’éviter que les zones fragiles ne deviennent des terreaux durables pour le terrorisme.
Lors d’une réunion tenue mercredi au Conseil de sécurité, le Secrétaire général adjoint de l’ONU à la lutte contre le terrorisme, Vladimir Voronkov, a pour sa part prévenu que « la menace que représente Daech demeure volatile et complexe ».
Daech profite des fragilités, a soutenu Natalia Gherman, qui chapeaute le Comité contre le terrorisme établi par le Conseil de sécurité. Le groupe terroriste recrute dans les zones grises, collecte des fonds à travers des plaques tournantes régionales et des réseaux transfrontaliers, a-t-elle constaté.
De son côté, Elisa de Anda Madrazo, présidente du Groupe d’action financière (GAFI), a souligné que l’argent demeure « le nerf de la guerre ». Elle a soutenu qu’ »en coupant l’accès aux ressources financières, nous asséchons leur approvisionnement vital ».
Les intervenants ont unanimement souligné l’impérieuse nécessité d’une mobilisation collective, tant sur le front sécuritaire qu’au niveau financier ou encore technologique, afin de freiner l’expansion de Daech.
