Ce fut une défaite aux goûts de la victoire. Celle qui a privé le Maroc d’une finale de la Coupe du monde. Jamais pays arabe ne s’est hissé avec autant de qualités et de talents à ce niveau mondial de la compétition. Jamais pays africain n’aura autant fait briller les couleurs de L’Afrique au toit de la planète foot.
Beaucoup a été écrit sur les performances purement sportives de la sélection marocaine. Une richesse de talents à couper le souffle. Un management de l’équipe d’une grande combativité. Un public de supporters d’une passion sans limites. Autant d’éléments qui expliquent les raisons derrière la capacité des Lions de l’Atlas à sortir les grands écuries européennes comme la Belgique, l’Espagne ou le Portugal.
Mais cette performance marocaine n’était pas que sportive. Elle était tout autre, à multiples dimensions et impacts. Le Maroc a confirmé son rôle de pays leader, de nation locomotive capable créer de nouvelles dynamiques et de faire prospérer les rêves les plus fous.
L’importance symbolique de cet exploit marocain réside dans le fait que le cri de ralliement, impossible n’est pas marocain, va se transformer demain en impossible n’est pas africain ou impossible n’est pas arabe. Le mur psychologique est cassé. Une nouvelle mentalité de victoire, de réussite est installée. Une nouvelle dynamique du triomphe est lancée par le Maroc et va avoir ses réverbérations sur l’ensemble du continent africain.
A l’égard de la diaspora marocaine, ces performances ont participé à redonner de la valeur et de la confiance aux Marocains du monde. Leurs sociétés d’accueil les regarderont autrement. Il est vrai que le match France Maroc a particulièrement participé à nourrir les arguments de l’extrême droite française qui a profité de cette rencontre pour dérouler ses rhétoriques fumeuses. Il est question de la théorie du « grand remplacement », celle des français de papier ou le risque de « guerre civile » qu’une double allégeance pourrait provoquer selon l’extrême droite.
Dans cette atmosphère survoltée, l’extrême droite française a sommé les binationaux de choisir entre l’équipe marocaine ou française sous peine d’être qualifiés de traîtres à la nation. Elle a volontairement versé l’huile sur le feu de ce piège identitaire.
Pour valider ses thèses, l’extrême droite avait tenté de présenter ces performances de l’équipe marocaine comme une bataille épique entre une équipe musulmane, porte étendard de l’Afrique et du monde arabe (le Maroc) et une équipe européenne, porte drapeau de la chrétienté (la France). Cela porte a un nom : de la manipulation politique et de l’instrumentalisation idéologique d’une événement sportif. Avec l’ambition assumée d’exciter les pulsions communautaires et religieuses. Il est de notoriété publique que le discours pyromane de l’extrême droite ne s’épanouit que dans la logique de l’escalade identitaire.
Cette performance marocaine a suscité une admiration globale au point que la presse du monde entier lui accorde un honneur rare de lui offrir ses unes les plus prestigieuses. Cette célébration médiatique à la fois inédite et unanime a toutefois souffert d’une exception, à la fois triste et honteuse.
Le régime algérien a donné ses directives pour que les médias officiels n’évoquent pas les performances de l’équipe du Maroc. Le ridicule de la situation a été poussé à un tel niveau de disgrâce que le directeur de la télévision algérienne a été limogé pour avoir cité la qualification du Maroc en demi-finale. Une stratégie algérienne haineuse à l’égard du Maroc qui a eu un énorme effet boomerang. Aux yeux de l’opinion internationale, le régime algérien incarne la détestation irrationnelle à l’égard du Maroc, devenu porte-emblème et porte-espoir de tout un continent .
Cette belle aventure marocaine dans le Mondial du Qatar a incontestablement renforcé la soft power marocain. L’image du pays a été brillamment lustrée. La destination Maroc comme sa culture et ses multiples identités ont été largement exposées et valorisées aux yeux du monde.
Il est fort à parier que ce que vient de réaliser les Marocains dans ce Mondial aura forcément un impact économique sur le pays, renforcera sa crédibilité politique auprès de ses partenaires européens et africains, donnera du Maroc une belle image de vainqueur et de conquérant et installera dans les esprits ce rôle de leadership régional qu’il ambitionne de jouer à raison grâce à sa position de jonction entre les deux continents européen africain.