Il s’agit de Boukhlik Miloud (56 ans) de la ville de Khémisset, qui souffrait depuis longtemps d’un pathologie au niveau du coeur et ne pouvait prendre en charge les frais de cette opération chirurgicale très onéreuse. Mais après le basculement automatique des ex-Ramedistes à l’Assurance Maladie obligatoire (AMO), cette opération chirurgicale est dorénavant prise en charge à 100pc par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) vu qu’elle s’inscrit dans le cadre de la catégorie des maladies prises en charge totalement.
Cette opération intervient après l’annonce de la CNSS de l’opérationnalisation de l’AMO, le 1er décembre 2022, pour les personnes dans l’incapacité de s’acquitter des cotisations et ce, dans le cadre de la mise en œuvre du chantier Royal de généralisation de la couverture médicale.
Ce régime couvre les personnes qui bénéficient, jusqu’à fin novembre, du Régime d’Assistance Médicale RAMED, ainsi que leurs ayants droits.
Dans ce cadre, Dr Ouazzani Mehdi, réanimateur-anesthésiste, membre du staff médical ayant effectué l’opération chirurgicale, a souligné que, jusqu’au 30 novembre, ce patient ne pouvait pas bénéficier de la prise en charge totale, alors dès le 1er du mois en cours la CNSS prend en charge à 100pc cette opération, sans apport de la part du patient.
Dr Ouazzani, également directeur de la clinique privée où s’est déroulée l’opération, a expliqué, dans une déclaration à la presse, que « ce genre d’opérations chirurgicales sont très complexes et coûteuses, et en tant que médecins nous avons souvent affaire avec des personnes n’ayant pas les moyens d’effectuer ces opérations, et elles atteignent malheureusement des stades avancés », ajoutant qu’après l’entrée en vigueur de l’AMO, « nombre de patients vont pouvoir accéder à l’hospitalisation ».
« Le Maroc compte des médecins et cadres techniques très compétents pouvant traiter les malades dans de bonnes conditions d’autant que le cadre régissant les relations entre les patients et les médecins devient très clair notamment après l’entrée en vigueur de ce nouveau régime », a-t-il relevé.
Pour sa part, Selma Oufqir, directrice du pôle de l’AMO à la CNSS, a relevé dans une déclaration similaire, que « l’État prend en charge les cotisations relatives à ce régime pour cette catégorie de citoyens tant qu’ils sont dans l’incapacité de s’en acquitter », notant que cette catégorie continue de bénéficier gratuitement des prestations médicales des établissements publics de santé, « et pourra également bénéficier du remboursement partiel des frais de soins effectués dans les établissements de santé relevant du secteur privé, des frais de médicaments, des analyses médicales, des radiographies et des autres prestations prescrites ».
Mme Oufqir a souligné que si le patient a besoin d’une opération chirurgicale ou d’hospitalisation dans le secteur privé, « la CNSS intervient pour qu’il puisse bénéficier directement de la prise en charge des frais de soins », notant que l’établissement soignant prend contact avec la CNSS pour recevoir le certificat de prise en charge, dans lequel cas « le bénéficiaire et ses ayants droits ne s’acquittent que de la part à leur charge fixée selon les taux en vigueur dans le cadre de l’AMO ».
Les ex-Ramedistes sont immatriculées automatiquement à la CNSS, sans aucune démarche de leur part, et reçoivent leurs numéros d’immatriculation et le lien de téléchargement de l’attestation d’immatriculation par SMS, a-t-elle fait savoir, notant que la CNSS a pu récupérer les données de ces personnes de l’Agence nationale de l’Assurance maladie.
Les personnes n’ayant pas reçu des SMS peuvent accéder au portail de la CNSS pour récupérer leurs numéros d’immatriculation, appeler le centre d’appel de la caisse ou s’orienter vers les bureaux de proximités ou les agences de la CNSS, a précisé Mme Oufqir.
Et de faire savoir que des campagnes de sensibilisation seront organisées pour mieux expliquer les démarches à entreprendre pour profiter de l’AMO.
Avant son entrée au bloc opératoire, M. Boukhlik Miloud a fait part, dans une déclaration à la presse, de sa joie de pouvoir profiter de cette opération à coeur ouvert dans le cadre de l’AMO, notant que sa situation financière ne lui permettait pas de s’acquitter du coût très élevé de cette opération chirurgicale.