« La signature de ces deux documents marque l’accord du Capitaine Ibrahim Traoré à répondre à l’appel des forces vives de la Nation pour conduire la Transition en tant que Chef de l’Etat et l’entrée en vigueur de la Charte », indique la Présidence du Faso dans un communiqué publié sur son site officiel, au terme des Assises nationales tenues à Ouagadougou .
Cette rencontre a rassemblé quelque 300 représentants de l’armée et la police, des organisations coutumières et religieuses, de la société civile, des syndicats, des partis et des déplacés internes victimes des attaques jihadistes qui frappent le Burkina depuis 2015.
« L’adoption de cette Charte de la Transition de quatre titres et de 27 articles intervient après plusieurs heures d’échanges et d’amendements sur la proposition de document soumis aux forces vives », ajoute la Direction de communication de la Présidence du Faso.
« A l’issue des travaux des Assises nationales sur la conduite de la Transition, les participants ont retenu que les organes de la Transition seront le Président de la Transition, le Gouvernement de la Transition et l’Assemblée législative de Transition (ALT) », souligne la même source.
Le gouvernement de la Transition est composé, selon la Charte, d’un Premier ministre et de maximum 25 ministres. Quant à l’organe législatif de Transition, il doit être composé de 71 membres, exerçant un mandat gratuit, explique-t-on.
« La durée de la Transition est fixée à 21 mois pour répondre aux ambitions du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) de travailler à la restauration de l’intégrité du territoire nationale », précise la même source.
Cette signature de la Charte de la Transition marque la clôture des Assises nationales qui étaient prévues pour deux jours, les 14 et 15 octobre.
Le Capitaine Traore , 34 ans, été désigné ainsi président de transition jusqu’à une élection présidentielle prévue en juillet 2024.
L’article 4 de la Charte souligne que « le mandat du président de la transition prend fin avec l’investiture du président issu de l’élection présidentielle » prévue en 2024. Cet article précise que « le président de la transition n’est pas éligible aux élections présidentielle, législatives et municipales qui seront organisées pour mettre fin à la transition ».
La charte maintient un gouvernement de 25 membres et une Assemblée législative de transition (ALT) de 71 membres non rémunérés, hormis des indemnités de session.
Vingt des membres de l’ALT seront désignés par le président Traoré, 16 par les Forces de sécurité et de défense (FDS), les autres par les régions, les partis politiques et les organisations de la société civile.
Depuis 2016, le Burkina Faso est en proie à des attaques terroristes qui ont provoqué des centaines de morts, plus deux millions de personnes déplacées et la fermeture de nombreux établissements scolaires et sanitaires sur toute l’étendue du territoire national. Le capitaine Ibrahim Traoré a justifié avoir renversé le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même auteur d’un putsch en janvier, par l’incapacité de ce dernier à juguler la dégradation sécuritaire continue dans ce pays frappé depuis 2015 par le terrorisme.