« Malgré les incertitudes et les mesures sanitaires restrictives différenciées au niveau territorial, le tourisme interne a joué un rôle d’amortisseur durant la crise covid-19 », a indiqué la DEPF dans un Policy brief consacré au « Potentiel du tourisme interne en tant que levier de relance post covid-19 ».
En effet, le rôle salvateur du tourisme interne, révélé autant par les données conventionnelles que non conventionnelles (lumières nocturnes et données web), a été tributaire des restrictions de déplacement et de la spécialisation différenciées des territoires touristiques, précise la DEPF.
Ainsi, Les arrivées des touristes internes dans les Etablissements d’Hébergement Touristique Classés (EHTC) se sont contractées de 59,5% en 2020, contre -80,7% pour le tourisme récepteur, passant à 1,4 million de touristes.
Ceci a permis de maintenir une activité touristique à minima avec une part du marché du tourisme interne de 57% du total des arrivées, soit une hausse de 18 points par rapport à 2019.
De même, les nuitées des résidents marocains ont baissé de 55,4% en 2020, contre -72,4% pour le tourisme récepteur, passant à 3,5 millions de nuitées maintenant la moyenne par touriste à 2,4 nuitées contre 3,2 pour les non-résidents.
Ceci corrobore le rôle du tourisme interne dans le maintien du système productif touristique en périodes de crises avec la consolidation de sa part de marché à 50% du total des nuitées contre 31% en 2019.
Ce rôle crucial du tourisme interne a, cependant, été freiné par les mesures sanitaires restrictives mises en place différemment dans les régions selon leurs états épidémiologiques et dont les effets se sont prolongés en 2021.
En effet, la contraction du tourisme interne a été moins sévère dans la région de Souss-Massa (respectivement -45% et -41% pour les arrivées et les nuitées) relativement sévère à Marrakech-Safi (respectivement -70% et 69%) et Tanger-Tétouan Al Hoceima (respectivement -64% et -60%) qui concentrent 66% des nuitées et 59% des arrivées des résidents.
L’impact de la pandémie est, également, perceptible à travers la décélération de la fréquentation des lieux de commerce et de loisir durant les périodes de restrictions de mobilité, notamment, durant la première vague de la pandémie (-69% en T2) et la deuxième vague du 4ème trimestre 2020 (-23%).
Par ailleurs, si la situation s’est redressée depuis la fin du ramadan 1142, la mobilité dans les lieux de commerce et loisirs n’a pas retrouvé ses niveaux pré-pandémie à Marrakech (-19% durant la première quinzaine de juin 2021) contrairement au niveau national (+2%), Casablanca (+11%) et Fès (+3%).