« Trois ans après l’émergence du mouvement protestataire du Hirak, qui organisait chaque semaine des manifestations pacifiques massives pour réclamer des réformes politiques, les autorités (algériennes) maintiennent en détention au moins 280 activistes, dont beaucoup sont liés au Hirak, inculpés ou condamnés sur la base d’accusations vagues », s’indigne l’organisation dans un communiqué.
L’ONG internationale basée à New York relève que certains de ces militants font l’objet d’accusations de terrorisme sur la base d’une définition de ce terme si vaste que cela en devient arbitraire.
HRW précise que le nombre de ces personnes a grimpé en flèche au cours de la dernière année, alors que les autorités algériennes ont également pris pour cible des associations et des partis politiques proches du Hirak, ajoutant que “la répression s’est intensifiée après l’élection du président Abdelmadjid Tebboune en décembre 2019”.
“Lors du deuxième anniversaire du Hirak, en février 2021, les manifestations ont repris, mais elles ont perdu de l’ampleur trois mois plus tard », à cause notamment de la répression, fait observer l’organisation des droits de l’homme.
Citant le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), créé en août 2019 par des activistes et des avocats afin d’assurer un suivi des arrestations et des procès, HRW indique qu’au moins 280 personnes sont actuellement emprisonnées pour avoir exprimé pacifiquement leurs opinions.
Dans ce cadre, l’organisation appelle le régime d’Alger à libérer immédiatement toutes les personnes “emprisonnées arbitrairement pour avoir exercé pacifiquement leur droit aux libertés d’expression et de réunion”.
“Les autorités algériennes devraient remettre en liberté les centaines de personnes emprisonnées pour leur prise de parole pacifique ou leur activisme pro-Hirak », a déclaré le directeur par intérim de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch, Eric Goldstein cité dans le communiqué.
“Empiler des chefs d’accusation douteux de ‘terrorisme’ et des inculpations vagues comme ‘atteinte à l’unité nationale’ ne peut occulter le fait qu’il s’agit en réalité de réduire au silence les voix critiques d’un mouvement pacifique”, a-t-il dénoncé.