« Les autorités algériennes doivent agir de toute urgence pour mettre fin aux féminicides », a insisté Amnesty International dans un communiqué rendu public à la veille de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes (25 novembre).
Elle a souligné que « malgré l’horreur de ces crimes et la mobilisation d’associations, d’artistes ou de l’opinion publique durant toute l’année, les autorités algériennes n’ont pas condamné publiquement ces féminicides, assassinats de femmes au simple motif qu’elles sont des femmes ».
Citée dans le communiqué, Hassina Oussedik, directrice d’Amnesty International Algérie a jugé « urgent, au vu de la gravité de la situation, que le gouvernement protège les femmes et s’engage à prendre toutes les mesures pour mettre fin à ces féminicides ».
Amnesty International a appelé, dans ce sens, les autorités à s’assurer que les responsables présumés des féminicides et de toutes les autres formes de violences contre les femmes soient traduits en justice.
L’organisation a également exhorté les autorités à prendre les mesures nécessaires pour permettre aux femmes victimes de violences d’accéder à la justice en toute sécurité, de bénéficier d’hébergements adaptés, d’une aide psychosociale et d’un soutien juridique.
Elle a demandé de même aux autorités algériennes d’adopter une approche globale pour lutter de manière efficace contre toutes les formes de violences à l’encontre des femmes, « approche qui jusqu’à maintenant, selon l’organisation, est restée fragmentaire et symbolique ».
Amnesty International a rappelé qu’il s’agissait pourtant d’une demande de longue date des associations algériennes de défense des droits des femmes.
Elle s’interroge sur l’absence de campagnes de sensibilisation contre les violences à l’encontre des femmes alors que les autorités algériennes mènent régulièrement des actions de sensibilisation sur diverses thématiques (anti Covid19, accidents de la route, tabagisme…).
« Chaque année, des vies de femmes sont brisées dans une quasi–indifférence, au seul motif qu’elles sont des femmes », a-t-elle dénoncé.
Depuis le début de l’année 2021, le site « Féminicides Algérie » a recensé au moins 49 féminicides, contre 54 durant l’année 2020.
D’après les organisations de défense des droits humains en Algérie, ces chiffres sont largement en dessous de la réalité car ils représentent seulement le nombre de cas qui ont pu être recensés.