Devant le Conseil de sécurité, la procureure de la CPI déplore la « prévalence de l’impunité » en Libye
« La justice retardée est une justice refusée », a-t-elle notamment affirmé lors de la présentation d’un rapport semestriel d’activités de la CPI en Libye dans lequel elle a déploré l’échec à exécuter des mandats d’arrêt émis contre des individus accusés de crimes graves.
Mme Bensouda, dont le mandat prend fin le 15 juin, a salué la signature, le 23 octobre 2020, de l’accord historique de cessez-le-feu par les parties libyennes à Genève sous les auspices des Nations Unies, ainsi que l’investiture d’un nouveau gouvernement intérimaire, exprimant la détermination de son Bureau à travailler en collaboration avec le gouvernement libyen pour garantir la redevabilité des auteurs de crimes graves qui relèvent de la compétence de la CPI.
Rappelant que des membres de son Bureau se sont rendus dans ce pays, où ils ont interrogé des témoins et reçu des documents et informations essentiels de diverses sources, elle a tenu à saluer la collaboration constructive des autorités nationales libyennes compétentes notamment à la suite de la découverte de plusieurs fosses communes dans la ville de Tarhouna. « Ces crimes, qui comprennent des actes de torture à grande échelle, des violences sexuelles, des traitements inhumains et des détentions arbitraires, sont signalés depuis des années mais malheureusement à ce jour, les auteurs n’ont pas été tenus pour responsables », a-t-elle regretté.
La Procureure de la CPI a exhorté toutes les parties au conflit en Libye à mettre immédiatement fin à l’utilisation des centres de détention servant à maltraiter et commettre des crimes contre des civils et des personnes hors de combat, appelant les autorités civiles et militaires de Libye à enquêter et à poursuivre en bonne et due forme les personnes responsables de ces crimes.
La CPI est en possession d’informations préoccupantes concernant les activités des mercenaires et des combattants étrangers, a-t-elle en outre noté, appelant ces groupes et individus à quitter la Libye sans délai. Les crimes commis par des mercenaires et des combattants étrangers sur le territoire libyen peuvent relever de la compétence de la Cour, quelle que soit la nationalité des personnes impliquées, a-t-elle prévenu.