Tunisie : déficit budgétaire de plus de 2 milliards d’euros
Le déficit budgétaire de la Tunisie s’est aggravé, durant les 11 premiers mois de 2020, de 91% pour se situer au niveau de 7,1 milliards de dinars (environ 2,18 milliards d’euros), selon le ministère tunisien des Finances.
D’après le rapport de l’exécution du budget publié par le ministère tunisien des Finances, le déficit budgétaire s’est aggravé à 2,18 milliards d’euros contre 3,7 milliards de dinars (1,13 milliard d’euros) durant la même période de 2019.
Le rapport explique que cette aggravation est due à une baisse de l’ensemble des recettes propres de l’Etat de 6,7%, à environ 26,5 milliards de dinars (8,15 milliards d’euros) contre une hausse du total des dépenses de 6%, à 40 milliards de dinars (12,30 milliards d’euros).
Par conséquence, les ressources d’emprunt et de trésorerie ont augmenté de 44%, passant de 9,4 milliards de dinars (1 euro = 3,25 dinars), en novembre 2019, à 13,6 milliards de dinars en novembre 2020.
Le document fait savoir que les ressources d’emprunt représentent 11 milliards de dinars, dont les emprunts intérieurs représentent 57% (6,3 milliards de dinars) et les emprunts extérieurs, 43% (4,7 milliards de dinars).
Selon le ministère, la plus grande part des emprunts extérieurs est destinée à financer le budget de l’Etat -tirages budgétisés (3,7 milliards de dinars), contre une petite enveloppe de 800 millions de dinars, consacrée au financement des projets de l’Etat.
Le rapport de l’exécution du budget fait état, de même, de l’augmentation de l’encours de la dette publique de 9%, durant les 11 premiers mois de 2020, pour atteindre 91,7 milliards de dinars.
Quant au service de la dette publique, il a augmenté de 15%, à 10,6 milliards de dinars. Idem, pour le remboursement du principal de la dette et des intérêts des dettes, qui se sont accrus respectivement de 16% (à 7,2 milliards de dinars) et de 13% (à 3,4 milliards de dinars).
Selon les estimations du Fonds Monétaire International (FMI), le déficit budgétaire en Tunisie s’est creusé en 2020, pour atteindre 11,5 % du PIB, notamment en raison de la baisse des recettes, d’une masse salariale plus élevée et des transferts supplémentaires aux entreprises publiques.
Les autorités tunisiennes sont appelées à prioriser les dépenses de santé et de protection sociale, tout en contrôlant la masse salariale, les subventions énergétiques mal ciblées et les transferts aux entreprises publiques, faute de quoi, le pays pourrait accuser un déficit budgétaire de plus de 9% du PIB, souligne le FMI.
Dernièrement, le ministre tunisien de l’Economie, des Finances et d’Appui à l’investissement Ali Kooli avait annoncé que le gouvernement tunisien prévoit, durant l’exercice 2021, de réviser le système de compensation et de se pencher sur l’allègement de la masse salariale et la restructuration des entreprises publiques.
« Il est temps de restructurer les entreprises publiques et de traiter ce dossier avec rigueur « , a déclaré le responsable, affirmant que son ministère est en train de réfléchir sur les mesures à même d’alléger la masse salariale.
Evoquant aussi l’endettement, Kooli a fait savoir que le gouvernement se trouve dans l’obligation d’emprunter un montant de 16 milliards de dinars (environ 4,88 milliards d’euros) et qu’il est en train de mobiliser ce montant à travers le recours aux marchés intérieur et extérieur.