Le ministère libyen de la Justice a annoncé dimanche la libération de plus de 400 détenus pour éviter une propagation du nouveau coronavirus dans ce pays miné par les conflits et où les premiers cas de contamination ont été déclarés, selon un communiqué.
Les autorités ont annoncé dimanche 5 nouveaux cas de contamination dans la ville de Misrata (ouest), portant à huit le nombre total des cas déclarés par les autorités sanitaires en Libye.
Pour empêcher la propagation du virus dans les centres pénitentiaires, les autorités judiciaires ont décidé de « libérer 466 détenus dans des établissements correctionnels » à Tripoli, qui étaient en garde à vue ou bénéficiant d’une libération conditionnelle, selon un communiqué obtenu par l’AFP.
Selon le ministère de la Justice du gouvernement d’union nationale (GNA), basé dans la capitale, cette mesure sera suivie par d’autres dispositions « en vue de réduire la surpopulation des établissements pénitentiaires », comme « des amnisties en faveur des détenus qui ont purgé plus de la moitié de leur peine, des prisonniers âgés ou malades ».
L’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a salué dimanche la décision du ministère libyen comme « première étape positive », mais a appelé à « faire davantage pour atténuer les risques » de contamination.
Dans un communiqué, elle a exhorté les autorités libyennes à prévoir les mesures nécessaires pour « limiter la propagation » du virus dans les centres de détention surpeuplés et les centres d’accueil des déplacés ».
Le pays nord-africain est miné par des conflits fratricides depuis 2011, et des affrontements meurtriers depuis le lancement, en avril 2019, par le maréchal Kahlifa Haftar d’une offensive contre la capitale libyenne, faisant des centaines de morts et plus de 150.000 déplacés.
« Si le Covid-19 se propage en Libye, le système de santé du pays ne pourra pas faire face à un grand nombre de patients », a prévenu Hanan Saleh, chercheuse de HRW pour la Libye.
Le GNA, reconnu par l’ONU, ainsi que son rival, un autre exécutif parallèle basé dans l’Est sous le contrôle du maréchal Haftar, ont pris des mesures préventives depuis des semaines: fermeture des établissements scolaires, des commerces non alimentaires, des lieux de rassemblements y compris les marchés, et même des cliniques privées.
En outre, le GNA a annoncé dimanche une extension du couvre-feu de cinq heures à partir de lundi pour durer de 14H00 locales (12H00 GMT) à 7H00 le lendemain.