Véran: le coronavirus reste la « priorité numéro 1 » du ministère de la Santé
L’épidémie de nouveau coronavirus reste « la priorité numéro 1 » du ministère de la Santé, a assuré lundi le nouveau titulaire du portefeuille, Olivier Véran, lors de la passation de pouvoir avec Agnès Buzyn
La gestion de l’épidémie liée à ce virus qui a touché à ce jour 12 patients sur le territoire français, dont l’un est décédé, « nous mobilise pleinement » et « il s’agit encore de la priorité numéro 1 de ce ministère », a déclaré M. Véran, ajoutant avoir échangé sur cette situation avec Mme Buzyn avant leurs prises de parole.
« Je partagerai avec les Français l’ensemble des informations dont je disposerai, (…) je continuerai de faire des compte-rendus réguliers sur la situation », comme l’ancienne ministre l’a fait depuis le début de la diffusion de l’épidémie de Covid-19 hors de Chine, où le virus est apparu en décembre.
« Je tiens à rassurer les Français et à leur dire que le dispositif opérationnel de gestion du coronavirus est solide », avait auparavant affirmé Mme Buzyn, qui a annoncé dimanche quitter le ministère de la Santé pour se lancer dans la bataille de l’élection municipale à Paris, en remplacement de Benjamin Griveaux.
« Je me suis assurée que tout était en place », a-t-elle ajouté, estimant que les mesures « prises ces dernières semaines sont efficaces » et que le système de santé français est « capable d’absorber le risque auquel nous faisons face ».
Alors que la crise du coronavirus entraîne des craintes concernant l’approvisionnement des médicaments en Europe, dans un contexte déjà marqué par une forte hausse des ruptures de stocks pour certains d’entre eux, M. Véran a par ailleurs estimé qu’il était « possible » et « même urgent » de « recréer des filières productives en France et en Europe ».
L’Académie française de pharmacie a appelé jeudi à « relocaliser la production des matières premières pharmaceutiques », actuellement très majoritairement située en Asie.
« Dès à présent, je me mets à la tâche, au service de la même ambition », a poursuivi le nouveau ministre, évoquant les « grandes réformes » initiées sous le mandat de Mme Buzyn, notamment le plan de lutte contre la pauvreté ou la réforme promise des « 1.000 premiers jours » de l’enfant.
« Ils sont des outils précieux au service d’une politique de justice sociale à laquelle je ne renoncerai jamais, jamais, parce que c’est là le cœur de mon engagement premier en politique », a-t-il ajouté.
Concernant l’hôpital public, qui traverse depuis près d’un an une crise inédite, ce neurologue, médecin au CHU de Grenoble, a annoncé le lancement « dans les prochains jours d’une enquête nationale » auprès des personnels hospitaliers « pour tenter de saisir en détail le sens de leur engagement et les raisons du leur mal-être ».
« Les défis ne manquent pas (…) Je sais que tu es prêt, Olivier (Véran). Tu as toute ma confiance », avait auparavant déclaré Mme Buzyn, disant « sa grande émotion » de quitter ce ministère et pleurant pendant la quasi-totalité de son discours.