Le président Nicolas Maduro a accusé vendredi l’ambassadeur de France au Venezuela, Romain Nadal, de s’immiscer dans les affaires intérieures du pays, après que le représentant diplomatique français a accueilli à l’aéroport l’opposant Juan Guaido à son retour d’une tournée internationale.
« L’ambassadeur de France au Venezuela s’est immiscé, une fois de plus, gravement dans les affaires intérieures du Venezuela », a déclaré le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse avec des correspondants étrangers.
M. Maduro a indiqué que le ministère des Affaires étrangères vénézuélien « est en train d’étudier la réponse » à donner à cette affaire, sans écarter la possibilité d’une expulsion du diplomate, comme cela avait été le cas en mars 2019 pour l’ambassadeur d’Allemage au Venezuela, Daniel Kriener, qui avait été déclaré « persona non grata » pour avoir accueilli l’opposant à l’aéroport international de Caracas.
« Les réponses ne peuvent pas être automatiques et répétitives, ce que nous avons fait il y a un an, ne sera pas nécessairement ce que nous ferons aujourd’hui…même si cela peut l’être », a mis en garde le chef de l’Etat socialiste, dans une allusion au cas de M. Kriener qui a finalement repris son poste en juillet 2019.
Le président de l’Assemblée nationale, reconnu comme président par intérim par près de 60 pays, est rentré mardi d’une tournée de 23 jours au cours de laquelle il a notamment rencontré les présidents français Emmanuel Macron et américain Donald Trump. Plusieurs membres du corps diplomatique l’attendaient à son arrivée à l’aéroport.
Nicolas Maduro s’est également interrogé sur la réaction des autorités françaises si l’ambassadeur du Venezuela en France venait à participer aux manifestations des « gilets jaunes », le mouvement de contestation sociale apparu en France en 2018.
Le président vénézuélien a demandé à son chef de la diplomatie, Jorge Arreaza, présent à la conférence de presse, « d’étudier de près la réponse à donner à ces fonctionnaires d’ambassades qui se sont immiscés dans les affaires intérieures du Venezuela ».
« Nous allons étudier (leur cas) un par un », a-t-il ajouté.