Lors de ses vœux aux forces armées à Toulon (sud de la France), le chef de l’Etat français a confirmé que le budget de la Défense était augmenté de 1,8 milliard d’euros en 2018 pour le porter à 34,2 milliards.
"J’assume devant la nation mes choix de vous donner ces budgets, mais ils traduiront par ailleurs une réduction d’autres politiques publiques. Je vous donne donc des moyens mais en même temps, ce sera pour vous plus de responsabilité", a indiqué le président français, faisant savoir que cette augmentation de budget sera également utilisée pour accélérer le renouvellement du matériel militaire.
M. Macron a, à cet égard, annoncé "un renouvellement des matériels militaires les plus critiques", demandant aux fournisseurs de l’armée "un meilleur rapport coût-efficacité pour les matériels" et plaidant pour "une nouvelle relation entre nos armées et nos industriels qui soit faite de complémentarité, de confiance mais aussi d’exigence".
"Depuis des années, nous sous-estimons systématiquement le coût des opérations extérieures", a-t-il en outre déploré, expliquant qu’il a décidé d’augmenter progressivement cette dotation annuelle de 450 millions d’euros à 1,1 milliard d’euros.
"Défendre notre territoire c’est parfois lutter contre les terroristes qui fomentent des attentats à plusieurs milliers de kilomètres d’ici", a dit le président français, estimant que "nous sommes entrés dans une aire de grande turbulence". "L’organisation de Daesh au Levant est presque totalement défaite", a-t-il assuré, prévoyant une "victoire dans les prochaines semaines".
Il a aussi souligné que la capacité d’intervention des armées françaises sera maintenue "à son meilleur niveau", mettant, d’autre part l’accent sur l’attachement de la France à sa stratégie de dissuasion nucléaire.
Sur un autre registre, M. Macron a indiqué que la loi de programmation militaire sera prochainement présentée aux armées, annonçant l’ouverture d’un nouveau chantier : le service national universel, une de ses promesses de campagne.
"Je veux rassurer chacun, il sera mené à son terme, il entrera à bon port, il sera conduit par l’ensemble des ministères concernés, et pas simplement par le ministère des Armées, il aura un financement ad hoc, qui ne viendra en rien impacter la loi de programmation militaire" 2019-2025 qui doit être prochainement présentée, a-t-il déclaré.
Il a par ailleurs indiqué que le "renseignement sera un volet important de la programmation militaire", faisant savoir qu’il compte lancer "au cours de ce quinquennat les travaux de renouvellement de nos deux composantes dont la complementarité ne fait pas de doutes : la force océanique, qui par la permanence à la mer nous protège de toutes surprises stratégiques, et la composante aérienne qui par sa démonstrativité fait partie du dialogue de dissuasion".
M. Macron a aussi rendu hommage aux sept militaires français tués en 2017 sur divers théâtres d’opérations. "Je sais que leurs familles éprouvées sont chaque jour soutenues par la communauté militaire. C’est votre honneur à tous et je vous en remercie au nom de la Nation toute entière qui n’oublie jamais ce qu’elle doit à ceux qui sont morts pour sa liberté", a-t-il affirmé au début de son discours.