Les deux négociateurs européen et britanique sur le Brexit, Michel Barnier et Stephen Barclay, se retrouvent vendredi à Bruxelles pour évaluer les chances de déblocage des discussions, après une semaine tendue et avant un sommet européen crucial le 17 octobre, précédé d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des 28 lundi à Bruxelles.
"Il y a le scénario qui est d’un chemin étroit, qui est encore possible, que nous souhaitons depuis trois ans, qui est de faire les choses de manière ordonnée et donc que nous trouvions un accord", a déclaré la ministre sur France Inter, tout en jugeant "probable" l’hypothèse d’un "no deal".
"Nous travaillons à un accord, pas n’importe quel accord, à n’importe quelles conditions. On ne va pas se coucher alors que cela fait deux ans et demi qu’on a posé des principes, des principes simples : on veut la paix en Irlande, on veut protéger nos entreprises face à la concurrence déloyale et on veut que notre relation future soit équilibrée (…) Ce chemin là on le poursuit", a expliqué Mme de Montchalin.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson et son homologue irlandais Leo Varadkar ont allumé une lueur d’espoir jeudi en disant entrevoir "un chemin vers un possible accord" sur la question de la frontière irlandaise, le principal point dur entre négociateurs.
"Il y a un deuxième scénario, c’est le scénario du no deal. C’est le scénario où on n’arrive pas à se mettre d’accord parce qu’on a posé des principes et que les Britanniques d’une certaine manière ne nous suivent pas", a déclaré Mme de Montchalin.
Ce scénario, "il est probable à ce stade, si les négociations ne se passent pas comme on pourrait espérer qu’elles se passent, s’il n’y a pas de part et d’autre de la table, et surtout du côté britannique, l’envie d’aller vers des compromis", a-t-elle souligné, en avertissant que le no deal "ça va secouer".
"Il y a un troisième scénario c’est (…) qu’on se donne plus de temps", a-t-elle ajouté en observant: "Pourquoi donner plus de temps ? Si c’est du temps pour du temps, ça fait (..) trois ans que ça dure et on n’a pas bien compris".