Des appels gratuits facturés à la pelle
Télécoms. Des opérateurs sont accusés de sortir des numéros de leur offre sans en informer leurs clients.
Sauf que certains opérateurs, soucieux de pas se faire plumer par des ingénieux qui développent sur ces numéros leur business, ont décidé de se faire justice eux-mêmes en les déconnectant de l’offre illimitée. Pas de chance, dans cette opération sauvage, SFR a rendu payants les appels à SOS Amitié Ile-de-France, l’association qui recueille les confidences des personnes en détresse. Celle-ci s’est plainte à l’UFC-Que choisir, qui a saisi le régulateur. Le gendarme en a profité pour mener une large enquête. Ses conclusions, livrées hier, ne sont pas tendres. Les opérateurs sont accusés d’avoir mis en œuvre des systèmes d’exclusion «disproportionnés, arbitraires et discriminatoires»… De son côté, Anne-Marie Fortin de SOS Amitié annonce que l’association a finalement «été rebranchée dans la liste des numéros gratuits». N’empêche, plus d’un millier de numéros auraient été déconnectés. Dont au moins un hôpital.
A SFR, ou encore Free, on reconnaît surveiller les numéros qui ne font que recevoir des appels, et sont le premier indice de services qui «rapportent» à leurs propriétaires. Comme les opérateurs de cartes téléphoniques prépayées. «Non seulement ils ne paient pas pour la collecte des appels, mais en plus ils touchent pour la terminaison», s’énerve un opérateur. Mais «est-ce une raison pour prendre le consommateur en traître ?» note le régulateur. D’autant que la facture, si la conversation dure un peu, se chiffre à plus d’une dizaine d’euros.
«Tout est dans nos conditions générales», rétorquent les opérateurs. De fait, celles de Free contiennent l’«avertissement» suivant : les appels «non supports de communication personnelle» (vers des centres d’appels, des plateformes de réacheminement…) sont soumis à «tarification particulière». A bon décrypteur de conditions générales, salut.