Laâroui et El Jabri ont eu influencé, de leur manière, les courants culturels et idéologiques dans le monde arabe (Hassouna Mesbahi)
Les deux grands penseurs marocains, Abdellah Laâroui et Mohammed Abed El Jabri, disparu récemment, ont influencé de leur propre manière les élites arabes et courants culturels et idéologiques qui dominaient dans le Monde arabe des années soixante-dix jusqu’au début du 21-ème siècle, selon l’écrivain tunisien, Hassouna Mesbahi.
Selon lui, Abdellah Laâroui a été le premier penseur marocain à s’attirer une grande attention de la part du monde arabe en publiant vers la fin des années soixante et le début des années soixante-dix ses deux célèbres ouvrages "L’idéologie arabe contemporaine" et "La crise des intellectuels arabes" qui ont suscité l’intérêt des penseurs arabes, toutes tendances confondues.
Ecrivain érudit et fin connaisseur de la pensée et de la philosophie occidentales, de l’époque grecque jusqu’au 20-ème siècle, Abdellah Lâaroui a pu se servir aisément de méthodes d’analyse propres aux sommités de la philosophie occidentale, tels Friedrich Hegel, Emmanuel Kant et Friedrich Nietzsche, pour décortiquer la réalité politique et culturelle dans le monde arabe, a-t-il souligné.
De l’autre côté, M. Mesbahi souligne que l’éminent philosophe feu Mohamed Abed Al-Jabri a réussi depuis les années quatre-vingt à s’imposer à bride abattue dans le paysage intellectuel arabe en particulier après la publication des ces deux ouvrages, "Nous et le patrimoine" et "Critique de la pensée arabe" qui ont suscité une grande admiration de la part des intellectuels arabes.
"Feu Mohamed Abed Al-Jabri, et avant la publication de ses deux ouvrages, avait une compréhension méticuleuse de la réalité intellectuelle, idéologique et politique dans le monde arabe au cours de cette période", a-t-il poursuivi.
Dans son ouvrage "Nous et le patrimoine", Mohamed Al-Jabri a essayé de dévoiler les facettes rayonnantes du patrimoine intellectuel arabo-musulman illustrées par des philosophes et des penseurs chevronnés tels Avicenne, Ibn Khaldoun et Averroès, a-t-il ajouté.
Feu Al-Jabri a tenté dans son ouvrage de référence "Critique de la pensée arabe", de poser des questions qui ont préoccupé l’élite politique et intellectuelle arabe et de révéler les causes qui ont empêché les peuples arabes de réaliser le développement face aux défis actuels et futurs, a-t-il estimé.
Source MAP