Nicolas Sarkozy n’a pas apprécié l’attitude de certains membres de son gouvernement et il l’a dit mercredi lors de sa rencontre avec les députés UMP à l’Elysée. Sans citer leur nom, le président de la République visait clairement Christian Blanc et ses cigares, Rama Yade et les hôtels en Afrique du Sud, et Alain Joyandet pour son permis de construire. Il a donc décidé de donner un coup de balai dans les rangs du gouvernement.
Via son compte Twitter, le député Yannick Favennec a ainsi annoncé que Nicolas Sarkozy «réorganisera le gouvernement en octobre». Le président, précise l’élu de Mayenne, entend tirer «sévèrement les conséquences du comportement de ministres». Un autre député UMP, Dominique Dord, a confirmé à la presse que le président Sarkozy avait prévenu qu’il procèderait à «une réorganisation» du gouvernement, «sans doute en octobre». Le président a également annoncé qu’il y aurait à l’automne une réorganisation de l’UMP. La question du maintien d’Eric Woerth à son poste de trésorier du parti majoritaire a été posée par le député de Paris Bernard Debré.
Eric Woerth favori pour Matignon… il y a un mois
En pleine tourmente liée à l’affaire Woerth-Bettencourt, Nicolas Sarkozy a toutefois prévenu qu’il ne se laisserait pas «dicter son calendrier». En clair, le président soutient Eric Woerth, son ministre du Travail en charge de la réforme des retraites, et ne procèdera au remaniement ministériel qu’après le vote du projet de loi. «Il faut savoir résister au populisme», a-t-il dit, insistant sur la nécessité de garder son «sang froid» et indiquant qu’il expliquerait ses choix aux Français. «Quand Pierre Bergé rachète Le Monde, on dit que c’est la démocratie, et quand Liliane Bettencourt donne 7 500 euros à l’UMP, on crie au scandale», a-t-il encore déclaré à ce sujet
Depuis quelques temps, Nicolas Sarkozy confie volontiers à ses visiteurs qu’il procèdera à un remaniement de l’équipe gouvernementale à l’automne, c’est-à-dire une fois la réforme des retraites adoptée par le Parlement et avant qu’il ne prenne la présidence du G20 pour un an. Dans une interview donnée au Figaro magazine à la veille des élections régionales, il déclarait ainsi : «Nous verrons s’il conviendra d’envisager une nouvelle étape politique après la réforme des retraites».
Reste à savoir à qui seront confiées les rênes d’une nouvelle équipe. Ironie du sort, il y a moins d’un mois c’est Eric Woerth qui semblait avoir la préférence du président pour éventuellement succéder à François Fillon à Matignon. «C’est mon scénario idéal», avait-il confié devant un responsable de l’UMP. Le chef de l’Etat faisait alors l’éloge du «sérieux» du ministre et de son «image de rigueur». Prudence ou pressentiment, l’intéressé répondait alors aux journalistes qui évoquaient cette éventualité : «Demain, j’aurai peut-être explosé en vol». Dans la majorité, beaucoup privilégient aujourd’hui le maintien à son poste de l’actuel premier ministre.