L’Indice CAC 40, qui a clôturé en baisse de 3,6 % vendredi, a ouvert, lundi, sous les 2.900 points, son plus bas annuel, cédant 4 % à 10h46. Les valeurs bancaires sont les plus touchées, la Société générale ayant perdu 10,9 %, BNP Paribas 11,06 % et le Crédit agricole 13,57 %.
Ces trois banques, dont les valeurs ont chuté respectivement de 60 %, 44 % et 48 % depuis le début de l’année, sont de nouveau dans la tourmente, après des rumeurs d’une éventuelle dégradation dans les prochains jours de leur note de crédit par Moody’s. L’agence de notation juge les trois banques trop exposées à la dette grecque.
Moody’s, qui avait placé les trois banques sous surveillance avec perspective négative il y a trois mois, doit achever mi-septembre l’examen de leur note, selon l’agence Reuters.
En outre, des spéculations à propos d’une nationalisation partielle par recapitalisation des banques françaises par l’Etat se propageaient dans les marchés financiers. Mais, le ministre français de l’Industrie, Eric Besson, a estimé, lundi sur la chaîne de télévision BFM TV, que l’évocation de cette hypothèse est "totalement prématurée".
Dans la foulée, La Société Générale a écarté tout scénario d’offre publique d’achat (OPA) sur la banque en dépit de l’effondrement de son cours de Bourse depuis le début de l’année. Elle a, par ailleurs, annoncé une série de mesures visant à réduire ses coûts et à améliorer sa solvabilité financière en augmentant ses fonds propres.
La banque a annoncé une réduction de la taille de son bilan, qui se traduira par une contraction des activités de sa filiale d’investissement SG CIB et par des suppressions d’emplois dans certains pays. Elle prévoit de réduire ainsi de 5 % la base des coûts de SG CIB et annonce un programme de cessions d’actifs qui permettra de dégager quatre milliards d’euros de capital d’ici 2013, ce qui aura un impact de 100 points de base sur le ratio prudentiel Core Tier One de la banque. La banque a indiqué que son exposition à la dette souveraine des pays périphériques de la zone euro est "faible et limitée", à 4,3 milliards d’euros au 9 septembre 2011, en "banking book".
Pour rassurer les marchés, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a affirmé que les banques françaises "n’ont de souci ni de liquidité ni de solvabilité". "Quel que soit le scénario grec et donc quelles que soient les provisions à passer, les banques françaises ont les moyens d’y faire face", a ajouté dans un communiqué M. Noyer, également membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne.