Il était aux environs de 18h30 lorsque le machiniste, en service sur la ligne 19, a marqué l’arrêt au niveau du rond-point dit «de David», aux abords de la plage du Prado.
Deux femmes intégralement voilées ont souhaité monter dans le bus. L’homme leur a demandé de se découvrir. Dans un premier temps, elles auraient refusé de s’exécuter.
Le machiniste a alors lui-même quitté son bus, expliquant aux voyageurs qu’il ne repartirait pas tant que les deux femmes n’auraient pas obéi à ses injonctions. Celles-ci ont fini par quitter le bus, suivies par une bonne partie de ses occupants, solidaires. Plusieurs passagers ont demandé des comptes au chauffeur, le traitant notamment de «raciste». Le ton a monté, et le machiniste a été frappé d’un coup de poing au visage. Il est actuellement en arrêt de travail.
A l’arrivée des forces de l’ordre, plusieurs témoins de la scène avaient pris la fuite. L’une des deux femmes voilées a été auditionnée par la police. Contacté, le syndicat CFDT de la RTM ne souhaitait pas faire de commentaires sur cette affaire, expliquant qu’«une enquête interne a été commandée par la direction générale.»
Du côté du syndicat SUD, on dénonce «la hausse régulière des agressions.» «C’est devenu monnaie courante», déplore un syndicaliste. Sur le bienfondé d’interdire l’accès d’un bus à une femme voilée, le même se retranche derrière la législation. «Les directives sont claires. Sur la voie publique, chacun doit être reconnaissable. Cela s’applique aux bus.» Contactée, la direction de la RTM n’a pu être jointe.