FMI : Lagarde a le moral après son « grand oral »
Après « trois heures » d’échanges avec les membres du conseil d’administration du FMI, la candidat au poste de directrice générale de l’institution, Christine Lagarde, est sortie visiblement détendue. Elle s’est placée dans la continuité de son prédécesseur, Dominique Strauss-Kahn.
"Je crois qu’il faut que le Fonds soit plus réactif, certainement plus efficace et plus légitime. Et cela suppose véritablement beaucoup d’améliorations potentielles, mais aussi la continuation des réformes qui ont été entreprises par mon prédécesseur", a-t-elle affirmé en anglais. "Je crois que le Fonds est une institution remarquable, disposant d’un staff (personnel, ndlr) exceptionnel, et qui doit s’efforcer d’être toujours plus réactive, plus engagée, plus légitime auprès de l’intégralité de ses 187 membres. En tout cas, ce serait mon ambition", a-t-elle ajouté, en français cette fois. En résumé : pas de rupture avec le FMI à la mode DSK, mais des améliorations sont possibles.
"C’est maintenant aux Etats membres de décider"
Devant les 23 hommes et la femme du conseil d’administration, elle a défendu, en introduction, son impartialité : "Que ce soit très clair, si je suis élue, je n’aurai qu’une chose en tête quand il s’agira d’apporter un soutien à un membre de la zone euro : assurer une total cohérence avec la mission du Fonds et avoir une gestion avisée des ressources du Fonds", a-t-elle dit. Histoire de mettre encore plus de chances de son côté, elle avait tenté avant son entretien d’obtenir un coup de pouce des Etats-Unis en rencontrant Timothy Geithner. Le secrétaire américain au Trésor a salué son caractère "exceptionnellement doué" pour diriger le FMI et ses "compétences solides de direction". Un éloge semblable à celui déjà adressé à Agustin Carstens, le concurrent mexicain de la Française. Pas très grave, toute l’Europe la soutient déjà et elle semble favorite.
"C’est maintenant aux Etats membres de décider", a conclu Christine Lagarde devant la presse. Le conseil d’administration doit se réunir mardi pour examiner les deux candidatures. Puis il devra choisir le nouveau directeur général par "consensus", ou à un défaut par un vote, le 30 juin au plus tard. Mais ce pourrait être avant, a précisé jeudi matin un porte-parole du FMI, David Hawley.