"Face à la lourde répression de ces derniers jours, la France est très préoccupée par l’évolution de la situation en Libye. Elle appelle à la cessation immédiate des violences", a-t-il souligné.
Bernard Valero a conseillé dans l’après-midi aux Français résidant en Libye de quitter le pays, en proie à une répression sanglante.
Des discussions sont en cours à Bruxelles pour adopter une position commune de l’Union européenne face au problème de ses ressortissants, a indiqué le porte-parole du ministère français des affaires étrangères.
Les pays européens réfléchissent à la possibilité de "mutualiser les moyens" pour permettre le cas échéant le rapatriement de leurs ressortissants en l’absence de vols réguliers, a dit Bernard Valéro.
"Pour l’instant, non, les étrangers ne sont pas visés en tant que tel, mais il est évident que la situation dans les rues, et maintenant c’est Tripoli directement, est particulièrement inquiétante", a-t-il ajouté.
La répression des manifestations a fait au moins 233 morts en Libye ces quatre derniers jours, selon un dernier bilan établi par l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch auprès de sources dans des hôpitaux.
La publication de ce seul chiffre a décidé le pouvoir de sortir du silence. Le colonel Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis le 1er septembre 1969, a envoyé à la télévision l’un de ses fils, Seïf Al-Islam. Ce dernier, lors d’une allocution retransmise dimanche soir sur toutes les chaînes d’informations en continu, a affirmé que le peuple devait choisir entre "construire une nouvelle Libye" –mais toujours pilotée par Kadhafi– ou "plonger dans la guerre civile".
Seïf Al-Islam, qui conduisait le courant réformateur depuis 2007 avant d’annoncer sa retraite politique un an après, a affirmé que la Libye était la cible d’un complot étranger. Il a mis en garde les occidentaux contre l’arrêt des contrats portant sur le pétrole ou le gaz.
Il a également menacé l’Union européenne de cesser toute coopération en matière de lutte contre l’immigration illégale. Le pays est un point de passage privilégié de réseaux d’immigrants clandestins venus d’Afrique, du fait de ses 2.000 kilomètres de côtes et des 4.000 km de frontières qu’il partage avec ses six voisins africains.