L’ancien président égyptien évincé en février 2011 à l’issue de la "révolution du Nil" n’est désormais détenu que pour d’autres soupçons de corruption qui devraient également être levés prochainement, a expliqué lundi l’avocat Farid el Dib.
"Tout ce qui nous reste, c’est une simple procédure administrative qui devrait prendre moins de 48 heures", a-t-il déclaré, ajoutant qu’il devrait être libéré "d’ici la fin de la semaine".
De source proche du parquet, on se refuse à confirmer cette prochaine libération, mais on estime que Moubarak restera encore deux semaines derrière les barreaux avant que les autorités judiciaires ne prennent une décision définitive sur le dernier dossier ouvert à son encontre.
Hosni Moubarak, âgé de 85 ans, et l’ex-ministre de l’Intérieur Habib Adli ont été condamnés à la prison à vie en juin 2012 pour leur responsabilité dans la mort de 800 personnes lors de la répression des manifestations du début 2011.
Il est actuellement rejugé en appel, mais cette procédure ne l’oblige pas à rester derrière les barreaux. Hosni Moubarak est détenu dans la prison de Tora, en périphérie sud du Caire.
Le procès en appel s’est rouvert samedi en l’absence des accusés, justifiée par des raisons de sécurité liées aux violences consécutives à l’opération des forces de sécurité contre les partisans des Frères musulmans.
Une libération d’Hosni Moubarak pourrait alimenter les tensions en Egypte, où au moins 850 personnes, dont 70 policiers et soldats, ont été tués depuis l’évacuation par la force, il ya cinq jours, des campements de partisans du président déchu Mohamed Morsi.
Mohamed Rachouane, avocat des familles de victimes de la répression du soulèvement de 2011, ne croit cependant pas à une libération prochaine d’Hosni Moubarak compte tenu de l’instabilité qui prévaut depuis l’éviction de Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans.
"C’est plus qu’un problème judiciaire. C’est un problème politique parce qu’une sortie de Moubarak en ce moment ferait le jeu des Frères. Il ne s’agit pas d’une issue souhaitable et le régime ne le permettra pas." "Si Moubarak sort maintenant, la confrérie va l’exploiter au maximum et clamer que ce qui se déroule en Egypte, c’est le retour à l’ancien régime", a-t-il assuré à Reuters.