"Comment croire l’accusée lorsqu’elle dit que le bébé n’a ni crié ni bougé? (…) Après avoir coupé le cordon, elle l’a laissé se vider de son sang", avait lancé la magistrate à propos de cette employée de supérette, qui vit avec son mari charpentier dans un village du nord de la Loire. Mais les jurés ont acquitté Christelle Labouré du chef d’"homicide volontaire", la reconnaissant seulement coupable de "défaut de soins sur enfant de moins de 15 ans ayant entraîné la mort".
A propos de cette femme qui refusait l’idée d’avoir un troisième enfant, craignant de ne pas pouvoir faire face, son autre avocat, Me André Buffard, a évoqué le poids de sa famille, parodiant le texte d’une chanson de Jacques Brel: "Chez ces gens là monsieur, on ne parle pas". Soulignant qu’il n’y avait pas de preuve que l’enfant était né vivant, ni de l’intention homicide de sa cliente, il a plaidé son acquittement. Après le verdict, il a annoncé son intention de faire appel, estimant que le "déni de grossesse" évoqué par plusieurs experts avait altéré le jugement de Christelle Labouré.