Zoubida Assou (UCP): l’Algérie est « malade » de son système de gouvernance

L’Algérie est "malade" de son système de gouvernance qui se caractérise par son opacité et la centralisation du pouvoir, le refus du partage des pouvoirs et la cooptation comme mode de choix aux postes de responsabilité, a déploré jeudi Zoubida Assoul, présidente du parti algérien "l’Union pour le changement et le progrès" (UCP).

Dans un entretien au quotidien "El Watan", Mme Assoul préconise un changement radical de la gouvernance en Algérie, notant que "c’est toute la vie politique qui est asphyxiée en raison des pratiques du pouvoir en place, notamment les restrictions des libertés et le spectre du 5e mandat du président, alors que le 4e mandat en cours est chaotique pour le pays".

Pour elle, la conséquence est que l’Algérie n’a plus de maître à bord. Sinon, comment expliquer qu’une grève des médecins résidents qui a duré sept mois n’a pas trouvé de solution ? S’interroge la militante, en soulignant qu’au plan économique, «on opère des choix hasardeux sans vision, corruption généralisée, déliquescence du service public, médiocrité consacrée".

Toutes ces raisons font que le citoyen a perdu confiance en la politique et en son Etat, une ambiance dominante qui ne favorise absolument pas l’exercice politique au sens noble du terme, estime-t-elle.

La cheffe du parti l’Union pour le changement et le progrès relève que le dernier scandale du "cocaïnegate a montré la fragilité des institutions de l’Etat et la possibilité de pénétration de réseaux internationaux dans le pays à travers l’implication directe ou indirecte de plusieurs personnalités de haut rang dans nos institutions".

"Cela nous amène à dire que l’heure est grave et nous devons agir pour sauver le pays en reconstruisant des institutions fortes et solides", analyse-t-elle dans cet entretien.

Interrogé sur les moyens devant permettre à l’Algérie de sortir de cette crise, elle a soutenu que la sortie de l’impasse ne peut se faire que si on sort du pouvoir personnel et de l’homme providentiel pour aller vers une alternative politique concertée et consensuelle de manière à aboutir à une Constitution consensuelle pour l’Algérie non pas pour un homme ou un parti.

Une Constitution qui consacre l’Etat de droit et des libertés, la séparation et l’équilibre des pouvoirs, l’indépendance de la justice en confiant la présidence du Conseil supérieur de la magistrature à un magistrat de haut rang élu par ses pairs, afin de soustraire la justice des mains du pouvoir exécutif, de réformer l’école, libérer toutes les initiatives et faire participer la diaspora à l’effort de reconstruction du pays, explique Mme Zoubida Assoul.

Elle estime encore que la gravité de la situation que vit l’Algérie nécessite un compromis politique qui doit s’articuler autour d’une feuille de route définissant avec précision les réformes politiques et institutionnelles profondes qui permettent une gestion transparente et responsable à travers un candidat consensuel qui aura la charge de mettre en pratique avec l’ensemble des partenaires politiques cette feuille de route.

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