William Zartman: Il est temps de clore le conflit du Sahara

William Zartman: Il est temps de clore le conflit du Sahara
Dans un entretien diffusé samedi par la Radio Medi1, William Zartman, enseignant-chercheur à l’Université Johns Hopkins de Washington, spécialiste de la gestion des conflits, a déclaré qu’il est temps de clore le conflit sur le Sahara qui dure depuis un certain temps et que la la proposition marocaine d’autonomie a été favorablement accueillie par le Conseil de sécurité et préférée à la solution référendum proposée depuis des années.

"Il est temps de discuter, notamment avec le polisario et l’Algérie, les détails et les modalités de mise en vigueur de cette idée d’autonomie", a-t-il insisté.

Zartman a, à cet égard, rappelé la publication, il y a deux ans, d’une  »brochure » qui porte la signature, notamment de l’ex-secrétaire d’Etat US Madeleine Albright et bien d’autres personnalités du Département d’Etat et du monde universitaire, disant que la meilleure solution est de déclarer une période ouverte pour la négociation des détails de l’autonomie, et de procéder, par la suite, à la reconnaissance de l’autonomie sous souveraineté marocaine.

Et de souligner que "cela permettrait aux Sahraouis, de toute couleur politique, une auto-gouvernance dans le cadre de la décentralisation prévue dans la Constitution marocaine".

Abordant la question des droits de l’homme, qui a subi une politisation, voire une instrumentalisation par certaines parties, William Zartman a estimé que cet aspect doit être pris en compte "au niveau de la partie occidentale de l’Algérie et des camps de Tindouf".

Si on se préoccupe des droits de l’Homme et d’autres aspects du bien-être de la population, a-t-il ajouté, il faut sensibiliser sur la nécessité de clore ce conflit ( ) et la mise en oeuvre de la solution d’autonomie.

Pour ce qui est de l’impact que pourrait avoir le positionnement de la nouvelle administration américaine sur la résolution du conflit du Sahara, Zartman a souligné que si chaque administration a sa politique, la position américaine reste inchangée à ce sujet.

"Hilary Clinton a même ajouté un troisième mot au jugement américain, à savoir que la proposition d’autonomie est sérieuse, crédible et réaliste", a-t-il rappelé à ce propos, faisant savoir que l’administration américaine se base sur le travail de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Christopher Ross qui disait œuvrer pour la construction de la confiance.

"Malheureusement, a poursuivi Zartman, au terme de 9 rounds, aucune avancée n’a été enregistrée et le processus de discussions a stagné. Il est nécessaire de lui donner un coup de pouce, et je crois qu’il est temps de s’attaquer à la mise en Âœuvre de l’idée d’autonomie".

Il a, par ailleurs, rappelé que le président algérien, qui s’est distingué en tant qu’homme de paix dans la région en l’an 2000 en étant le médiateur du conflit entre l’Ethiopie et l’Erythrée, gagnerait à achever son mandat en étant un homme de la paix au nord de l’Afrique en promouvant une solution de ce conflit dans le cadre de ce qui a été accepté par l’ONU et le Conseil de sécurité, c’est-à-dire l’autonomie sous souveraineté marocaine.

Evoquant la situation dans le nord du Mali, William Zartman a indiqué que les mouvements de sécession que connaît le pays constituent une menace très grave pour toute la région sahélo-saharienne.

"Cette question embête tout le monde, mais surtout les Algériens qui sont menacés par AQMI ", a-t-il estimé, notant que la menace pèse sur la stabilité de toute la région tant au nord qu’au sud, d’autant plus que "les camps du polisario, qui y sont plus ou moins impliqués, ont enregistré certains événements terroristes".

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