Vers une réunion des pays sud-américains sur l’avion bloqué du président bolivien Morales
Le clouage au sol, durant plus de 15 heures, de l’avion de la présidence bolivienne en Autriche, prend des allures de crise diplomatique. Tandis que les dirigeants d’Amérique latine se réunissent en urgence, et que la Bolivie porte plainte auprès de l’ONU, des centaines de manifestants ont convergé ce mercredi vers l’ambassade de France à La Paz. Le bâtiment officiel a été la cible de jet de pierres de la part de la foule en colère, qui n’a pas hésité à brûler le drapeau français. Au même moment, le parlement bolivien a déclaré qu’il allait demander l’expulsion du pays des ambassadeurs de France, du Portugal et de l’Italie.
Tout serait parti d’une rumeur selon laquelle Edward Snowden, l’ex-consultant recherché par les Etats-Unis, se serait trouvé à bord de l’avion du président bolivien, Evo Morales. Ce dernier revenait d’une réunion des pays producteurs de gaz naturel organisée à Moscou, et faisait le voyage jusqu’à La Paz. D’après le plan de vol initial, l’avion devait faire une escale technique au Portugal pour se ravitailler en kérozène. «Mais Lisbonne nous a communiqué inexplicablement qu’il annulait l’autorisation de survol et d’atterrissage», explique le ministère bolivien des Affaires étrangères.
L’équipage a élaboré un nouveau plan de vol et a obtenu de l’Espagne l’autorisation de faire escale dans les îles Canaries. Mais alors que l’avion faisait route vers la péninsule ibérique, «la France nous a communiqué qu’elle avait annulé l’autorisation de survol du territoire français». L’Italie bloque également le survol de son territoire. L’avion présidentiel n’a eu alors d’autre choix que d’atterrir en Autriche vers 21h40.
«Toute cette affaire est une offense pour la Bolivie et l’Amérique latine», a commenté Evo Morales devant les journalistes massés à l’aéroport de Vienne.
