Tunisie : le Premier ministre veut rassurer sur un accord avec l’UE
Le Premier ministre tunisien Youssef Chahed a assuré que son pays ne signerait pas d’accord de libre échange avec l’Union européenne qui serait contraire aux intérêts de la Tunisie et des ses agriculteurs.
Des organisations non gouvernementales, syndicats, élus et économistes tunisiens ont fait part de leurs inquiétudes concernant cet accord, critiquant une libéralisation à marche forcée de l’économie tunisienne.
"Tout accord devra prendre en considération la différence de développement entre les deux parties et la progressivité, et être accompagné par un ensemble de mesures pour (…) l’agriculture et la pêche", a souligné M. Chahed à l’occasion de la Fête nationale de l’Agriculture.
Il faudra "développer l’agriculture pour qu’elle atteigne un niveau lui permettant de faire face à la concurrence", a-t-il ajouté.
Le Premier ministère a évoqué des mesures pour améliorer l’accès à l’eau, ainsi que pour mieux rétribuer les producteurs de blé et de lait, qui protestent contre les niveaux des prix pour ces produits subventionnés par l’Etat.
Les critiques de cet accord craignent notamment une aggravation du déficit commercial tunisien, déjà très lourd, un important manque à gagner fiscal, ou encore la concurrence déloyale des producteurs industriels et de l’agriculture européenne, notamment pour les céréales, le lait ou la viande.
L’Aleca, qui renforcerait l’accord d’association en vigueur depuis 1995, est en négociation depuis 2015.
Il vise une meilleure intégration de l’économie tunisienne dans l’espace économique européen notamment en libéralisant le commerce des services, allégeant les barrières douanières, rapprochant les cadres législatifs et protégeant les investissements.