Syrie: les journalistes Edith Bouvier et William Daniels en sécurité au Liban

Syrie: les journalistes Edith Bouvier et William Daniels en sécurité au Liban
Edith Bouvier est arrivée au Liban hier soir avec le photographe William Daniels. L’Elysée a confirmé tard dans la nuit que l’envoyée spéciale du Figaro blessée aux jambes à Homs avait pu quitter la Syrie. Elle a pu échapper à l’enfer de Homs abandonné par les rebelles syriens submergés par l’armée du régime. Elle sera rapatriée par un avion français. «Repli tactique», «redéploiement»… Les termes utilisés par l’opposition syrienne pour affirmer que «ce n’est pas une défaite» ne changent pas la réalité. Bab Amro est finalement tombé devant l’assaut des forces du régime de Bachar al-Assad. L’annonce, hier en début d’après midi, par l’Armée syrienne libre (ALS) de son retrait du quartier de Homs au vingt-septième jour de siège marque la fin d’une bataille emblématique. «Une bataille qui n’a pas commencé il y a quelques jours ou quelques semaines, mais qui dure depuis près de six mois», note un militant, qui a quitté depuis deux jours ce bastion de la résistance, d’abord pacifique puis armée.

"Edith Bouvier et William Daniels (photo ci-contre) sont actuellement en sécurité en territoire libanais et seront dans quelques instants sous la protection de notre ambassade à Beyrouth", a déclaré le président Sarkozy lors d’un bref point de presse en marge du sommet européen réuni à Bruxelles.

"Je viens de m’entretenir avec Edith Bouvier, qui est naturellement très fatiguée, qui a beaucoup souffert mais qui sait qu’elle est libre et qu’elle sera bientôt soignée", a-t-il poursuivi.

"Je veux remercier tous ceux qui ont contribué à cet heureux dénouement après une semaine de tentatives d’évacuation de nos deux compatriotes par des procédures impliquant le CICR (Comité international de la Croix-rouge) et le Croissant rouge syrien mais qui n’ont pas abouti", a ajouté le chef de l’Etat.

"Je remercie ceux qui ont contribué, je remercie les démocrates syriens et je remercie les démocrates qui sont dans des pays voisins", a-t-il poursuivi, se refusant à donner d’autres détails sur l’opération.

La journaliste Edith Bouvier, qui travaille pour le quotidien français Le Figaro, a été grièvement blessée le 22 février à la jambe (fracture du fémur) lors d’un bombardement qui avait coûté la vie à la journaliste du Sunday Times Marie Colvin et au photographe français Rémi Ochlik.

Deux autres journalistes, le Britannique Paul Conroy et l’Espagnol Javier Espinosa, qui avaient aussi été bloqués à Homs après ce bombardement, ont pu gagner le Liban voisin ces derniers jours. Le photographe français William Daniels restait bloquée avec Edith Bouvier à Homs.

"L’urgence médicale primait et Edith Bouvier et son compagnon devaient quitter le lieu où ils se trouvaient par tous les moyens disponibles", a insisté Nicolas Sarkozy devant la presse.

Sa blessure a "beaucoup compliqué toutes les procédures d’évacuation. Elle a beaucoup souffert", a ajouté le président, "nous organisons son retour en territoire français dès que les médecins nous donnerons le feu vert et un avion de la République française médicalisé se tient à disposition".

"Je peux vous confirmer que là c’est officiel, elle et lui sont en sécurité", a tenu à préciser le président français.

Ochlik et Colvin enterrés

Par ailleurs, des militants syriens ont diffusé une vidéo datant de lundi, montrant l’enterrement du journaliste français Rémi Ochlik et de sa consoeur américaine Marie Colvin, tués il y a une semaine à Homs, bastion rebelle dans le centre de la Syrie.

Sur ces deux films de quelques minutes, un homme en blouse blanche et charlotte, se présentant comme médecin, décline le jour et l’identité du mort, montrant les noms inscrits sur les sacs mortuaires avant de les entrebâiller pour montrer le visages des deux journalistes.

"Rémi a été tué alors qu’il faisait son devoir professionnel et faisait savoir ce qui se passait ici", a-t-il déclaré sur le premier film. "Nous ne pouvons pas garder davantage les corps faute d’électricité pour les réfrigérateurs. Nous avons décidé de les inhumer ici, dans un cimetière de Bab Amro".

Marie Colvin, grand reporter du Sunday Times, et le Français Rémi Ochlik, photographe indépendant, ont été tués le 22 février dans le bombardement d’une maison transformée en centre de presse dans le quartier de Bab Amro à Homs.

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