Un rapport remis par le chef des observateurs, le général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi, est discuté dimanche au Caire par les pays membres de la commission chargée de la Syrie à huis clos, avant une réunion ministérielle plénière.
L’impuissance de la mission arabe à faire cesser les violences lui valent de vives critiques de la part de l’opposition au régime de Bachar al-Assad, qui réclame le transfert du dossier à l’ONU.
Le chef adjoint de la cellule de la Ligue arabe chargée de la mission, Ali Jaroush, a toutefois déclaré avant la rencontre au Caire que "tout indique que la mission (…) sera prolongée d’un mois", le premier mois ayant été "en partie consacré aux préparatifs logistiques".
Un autre responsable, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, a indiqué que le nombre d’observateurs serait porté "à quelque 300", soit quasiment le double du chiffre actuel.
Le général Dabi a, dans un communiqué publié samedi soir, défendu le travail de ses observateurs, qu’il a jugés "professionnels et objectifs".
Le rôle de la mission "est de vérifier que le gouvernement syrien met en oeuvre les termes du plan de la Ligue arabe pour résoudre la crise et faire cesser l’effusion de sang", a-t-il ajouté.
Mais le Conseil national syrien (CNS), le plus important groupe de l’opposition, a de son côté de nouveau incité la Ligue arabe à transmettre le dossier syrien au Conseil se sécurité de l’ONU.
Le CNS se prépare à envoyer une mission auprès des Nations Unies pour remettre "une lettre demandant que le dossier syrien soit transféré au Conseil de sécurité afin de protéger les civils", a déclaré un porte-parole du mouvement présent au Caire, Mohamed Sermini.
Le bureau exécutif du CNS s’est réuni dans la capitale égyptienne pour finaliser un "contre-rapport" de plus de cent pages basé sur des témoignages de "quinze observateurs" sur le terrain et de militants, a-t-il ajouté.
"Nous redoutons que le document de la Ligue arabe ne soit pas objectif", a-t-il dit.
Après plus de dix mois de révolte et plus de 5.400 morts dans la répression selon l’ONU, plusieurs mouvements d’opposition et ONG arabes ont réclamé une saisine de l’ONU, allant dans le sens des demandes occidentales.