Interrogée en marge du congrès de l’Internationale socialiste au Cap (Afrique du Sud), la présidente de la région Poitou-Charentes revient sur ce qu’elle a vécu comme "une injustice, un crash".
Ségolène Royal concède avoir "commis des fautes stratégiques": "nous n’avons pas anticipé la convergence d’intérêts entre la droite et la gauche dissidente. J’ai pris une risque disproportionné par rapport à mon objectif", la présidence de l’Assemblée nationale. Un objectif pour lequel, révèle-t-elle, elle a refusé le poste de garde des Sceaux que lui proposait le président François Hollande.
"Subir une humiliation comme cela, sous plusieurs angles, c’est violent", insiste-t-elle, dans une allusion au tweet ravageur de Valérie Trierweiler, la compagne de François Hollande, qui avait in extremis apporté son soutien au candidat dissident Olivier Falorni.
Interrogée sur les ouvrages qui fleurissent en cette rentrée sur les relations entre elle, François Hollande et Valérie Trierweiler, elle réclame qu’on la "laisse tranquille".
"Cette exhibition est sans limite, déplorable. Je ne mérite pas d’être ‘peopolisée’ comme ça" et "en plus ces récits sont misogynes: on met en scène une sorte de pugilat".
"Tout cela, ce n’est pas bon pour François", déplore l’ex-compagne du chef de l’Etat. "Il essaie de gérer au mieux. La dignité politique est atteinte, pas le profond respect et l’amitié que nous avons l’un pour l’autre".
Désormais, celle qui a préféré bouder l’université d’été du PS à La Rochelle fin août panse ses plaies. Elle affirme même avoir songé à une retraite dans un monastère, mais "on allait encore dire que j’étais… originale".
Ségolène Royal assure ne pas vouloir se mêler du prochain congrès du PS et de la nomination de sa nouvelle direction. Mais "si j’avais voulu le parti, personne n’aurait pu me le refuser", lance-t-elle, bravache.
Il serait "impensable" néanmoins de renoncer à la politique, sa "passion". "Je ne vais pas entrer au couvent! Je réfléchis.. Je suis libre, disponible… Il se passe toujours des choses en politique".
L’ex-candidate à la présidentielle de 2007 reste donc "disponible à toutes les éventualités". "Si je peux être utile, j’assumerai les responsabilités qu’on me proposera".
Un brin amère, elle constate quand même que, dans la nouvelle génération qu’elle a poussée en 2007, "ils sont tous ministres", alors que "moi je suis dans le crash".
"J’ai ouvert des voies. Les idées qui avaient été combattues en 2007 ont été reprises. Elles ont triomphé sans moi", note-t-elle. mais, veut-elle croire, "le temps de la réhabilitation viendra".