Proche-Orient: le plan de paix américain, cible de deux réunions concurrentes à l’ONU

Les Etats-Unis ont demandé une réunion jeudi du Conseil de sécurité pour défendre le plan de paix américain sur le Proche-Orient, tandis que les Palestiniens prévoient la venue le mardi 11 février à l’ONU du président Mahmoud Abbas pour le rejeter devant la communauté internationale.

La réunion demandée par Washington se tiendra à huis clos à 17H00 GMT en présence du gendre et conseiller de Donald Trump, Jared Kushner, artisan du projet, a indiqué à des médias l’ambassadeur belge à l’ONU, Marc Pecsteen de Buytswerve, dont le pays est président en exercice du Conseil de sécurité en février. Il a précisé attendre encore une requête formelle des Etats-Unis.

Selon des diplomates, cette réunion vise pour Washington à exposer le plan américain dévoilé la semaine dernière par Donald Trump et à entendre les positions des 14 autres Etats membres du Conseil.

Marc Pecsteen de Buytswerve a précisé attendre aussi incessamment une requête formelle des Palestiniens pour une session du Conseil de sécurité sur le plan de paix américain avec le président Abbas programmée le 11 février dans la matinée.

A l’occasion de ce déplacement à l’ONU, les Palestiniens ont indiqué avoir l’intention de soumettre un projet de résolution au Conseil de sécurité, via l’entremise de la Tunisie, membre non permanent du Conseil.

Aucune indication n’a filtré jusqu’à présent sur le contenu de cette future résolution à laquelle les Etats-Unis devraient s’opposer, au besoin en utilisant leur droit de veto si le texte recevait lors du scrutin le minimum requis de neuf voix favorables pour son adoption.

Fin 2017, une résolution d’inspiration palestinienne pour condamner la reconnaissance unilatérale par Washington de Jérusalem comme capitale d’Israël avait recueilli 14 voix favorables, mais les Etats-Unis avaient mis leur veto à son adoption.

– Campagne à l’ONU –

Une résolution similaire proposée dans la foulée à l’Assemblée générale de l’ONU, composée de 193 membres et où le droit de veto n’existe pas, avait recueilli 128 voix pour, 9 contre et 35 abstentions tandis que 21 pays avaient choisi de ne pas être présents.

Jared Kushner est l’artisan du plan de paix révélé il y a près d’une semaine par le président Donald Trump et qui a été rejeté samedi par la Ligue arabe, puis lundi par l’Organisation de la coopération islamique (OCI).

Il accorde de nombreuses concessions à Israël, en proposant notamment de créer une capitale d’un éventuel Etat palestinien à Abou Dis, un faubourg de Jérusalem. Les Palestiniens, eux, veulent faire de l’ensemble de Jérusalem-Est la capitale de leur Etat.

Dans son projet, Donald Trump prévoit aussi l’annexion de l’ensemble des colonies israéliennes, ainsi que de la vallée du Jourdain en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967.

Dans un communiqué samedi, l’ambassadeur israélien auprès de l’ONU, Danny Danon, avait annoncé être engagé dans une campagne à l’ONU pour persuader ses membres de ne pas soutenir une action palestinienne hostile au plan.

« Mahmoud Abbas doit comprendre que les discours à New York ne mèneront pas à la résolution du conflit entre Jérusalem et Ramallah. La communauté internationale doit admettre qu’Abbas est le seul à s’opposer à la paix », a-t-il dit.

L’Autorité palestinienne a une nouvelle fois menacé ces derniers jours d’une rupture de la coordination sécuritaire avec Israël « si les Américains continuent avec ce projet » de paix au Proche-Orient qui avait été d’emblée rejeté par les Palestiniens la semaine dernière.

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