Plusieurs blessés dans des affrontements entre partisans et opposants de Morsi à Alexandrie

Plusieurs personnes ont été blessées vendredi à Alexandrie lors d’affrontements entre des partisans et opposants au président égyptien Mohamed Morsi, éclatés à la veille du référendum sur le projet controversé de la Constitution.

Après la prière de vendredi, des opposants et des partisans de Morsi se sont affrontés à coups d’épées et de bâtons, et se sont mutuellement jeté des pierres, alors que plusieurs voitures étaient incendiées.

A la veille de ce rendez-vous, les partisans de la constitution et l’opposition se sont rassemblés dans différentes villes de l’Egypte, qui avaient connu au cours des derniers jours des violences ayant fait neuf morts et des centaines de blessés.

Pour les opposants à ce référendum, il reste toujours des lacunes concernant notamment la liberté d’expression, les droits des enfants et de la femme. Dans ce sens, ils soulignent que ce projet controversé ne limite pas les pouvoirs du président de la République, ce qui va mener à "une nouvelle dictature".

Lors d’une conférence de presse du Front du salut national (FSN), principale coalition de l’opposition, le libéral Amr Hamzawi s’est dit "confiant que le peuple égyptien dira non à la Constitution des Frères musulmans".

L’ancien directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradeï, a pour sa part appelé le chef de l’Etat à annuler le référendum "avant qu’il ne soit trop tard".

Les partisans du texte affirment qu’il est indispensable pour poursuivre la transition vers la démocratie.

Ils assurent que le texte permettra de doter le pays d’un cadre institutionnel stable, la précédente loi fondamentale ayant été suspendue il y a près de deux ans, après la chute du régime de Hosni Moubarak début 2011 sous la pression d’une révolte populaire.

Les électeurs égyptiens sont appelés à se prononcer samedi pour ou contre cette Loi fondamentale rédigée par une Assemblée constituante dominée par les islamistes.

L’entrée en vigueur de ce texte doit précéder la tenue d’élections parlementaires qui pourraient avoir lieu en 2013.

Initialement prévu sur une seule journée, le vote aura finalement lieu sur deux jours à une semaine d’intervalle, les 15 et 22 décembre, les autorités espérant pallier l’absence de nombreux juges ayant annoncé leur boycott.

Pour être considérée comme valide, toute élection doit se faire sous supervision judiciaire en Egypte.

Dix gouvernorats doivent voter dès samedi, parmi lesquels Le Caire et Alexandrie ainsi que la région instable du Sinaï.

Dix-sept autres gouvernorats, où sont situées notamment les trois grandes villes du canal de Suez (Ismaïlia, Port-Saïd, Suez) et la célèbre cité touristique de Louxor, sont appelés aux urnes le samedi 22 décembre.

Les Egyptiens vivant à l’étranger ont commencé à voter mercredi pour quatre jours. Près de 600.000 expatriés inscrits sur les listes peuvent voter dans 150 représentations diplomatiques.

Le président Mohamed Morsi a demandé à l’armée de se déployer, en collaboration avec la police, pour assurer la sécurité pendant le référendum, organisé dans un contexte très tendu. Il a aussi rendu aux militaires le droit d’arrêter des civils dans le cadre du maintien de l’ordre pendant le scrutin.

Quelque 120.000 soldats ont été appelés en renfort pour aider les 130.000 policiers à assurer la protection des opérations de vote et protéger les bâtiments gouvernementaux.

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