Pain au chocolat et ramadan: Copé persiste et signe

Le secrétaire général de l’UMP Jean-François Copé a de nouveau balayé dimanche les critiques, dont celles de Jean-Marc Ayrault, après ses déclarations controversées sur ces jeunes qui se font "arracher (leur) pain au chocolat" au motif "qu’on ne mange pas au ramadan".

"C’est à Paris qu’il y a la polémique, comme toujours quand on dit ce qu’on voit et qu’on propose des choses pour en sortir", a-t-il confié à la presse avant une fête UMP à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).

"Ce n’est pas en diabolisant, en stigmatisant qu’on sortira des problèmes de la France", a tancé le Premier ministre dans un entretien diffusé dimanche sur RTL. "C’est en tenant un discours républicain exemplaire que l’on pourra ramener là où la République a reculé les choses dans la bonne direction. Moi, je n’accepte pas la méthode Copé qui rappelle trop les cinq années que l’on vient de passer".

Et d’ajouter: "Je trouve que Jean-François Copé, certes il est candidat à la tête de l’UMP, il faut en rajouter et en rajouter pour gagner des voix, mais moi, ce qui m’intéresse c’est l’avenir du pays. Et ce n’est pas en s’y prenant comme ça qu’on résoudra les problèmes des Français".

Devant les militants UMP à Rueil, M. Copé s’en est pris au chef du gouvernement: "M. Ayrault est venu me donner des leçons ce matin à la radio. Je lui répondrais simplement: est-ce que ce que je raconte est faux? Evidemment pas! De nombreux Français peuvent le dire sous couvert de l’anonymat parce qu’ils ne veulent pas avoir leur vie encore plus empoisonnée après (…) Faut-il le taire? Ma réponse est non (…) Notre message -et c’est pour cela que je me suis engagé- il est de dire les choses aux Français. Mais à la différence du Front national, il s’agit alors de proposer des solutions".

Le ministre du Budget Jérôme Cahuzac a estimé pour sa part au "Forum" de Radio J que M. Copé "n’a jamais hésité à aller trop loin dès lors qu’il estime que c’est son intérêt. Manifestement, il ne change pas de méthode". "Chacun constate que Jean-François Copé est en voie de radicalisation politique, qu’il estime nécessaire pour combler un handicap qui, semble-t-il existe par rapport à François Fillon. Je ne suis pas sûr que l’on comble ce type de handicaps en montrant si peu de qualités d’homme d’Etat".

L’ancien ministre François Baroin, récemment rallié à François Fillon, a estimé sur France-2 que "tous ces discours, ces petites phrases, sont toxiques. Elles sont dangereuses, elles altèrent le pacte républicain et j’ajoute que c’est une erreur d’analyse". Pour lui, l’UMP, "c’est le refus de tous les extrémismes".

Pour sa part, l’ex-Premier ministre Alain Juppé a estimé que les déclarations de M. Copé n’allaient "pas dans la bonne direction", condamnant toutefois la "polémique politicienne" qui en découle. "Il est en train de se passer, pardon, ce que je redoutais: la logique des campagnes électorales fait que l’on cherche à se distinguer de son adversaire et qu’on est condamné à durcir le ton", a-t-il déploré au "Grand Jury" RTL/Le Figaro/LCI.

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