Nucléaire iranien : Macron et Trump évoquent de possibles nouvelles négociations

Donald Trump et Emmanuel Macron, qui divergent sur l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 dénoncé par Washington, ont toutefois affiché une certaine unité jeudi en espérant une reprise des négociations.

"Je comprends qu’ils (le gouvernement iranien, ndlr) veulent parler, c’est très bien. Nous parlerons, mais une chose est sûre: ils ne peuvent pas avoir l’arme nucléaire et je pense que le président français serait entièrement d’accord avec moi", a déclaré Donald Trump devant la presse aux côtés d’Emmanuel Macron à Caen (Ouest de la France).

"Nous voulons être sûrs qu’ils n’obtiennent pas l’arme nucléaire", a abondé Emmanuel Macron, ajoutant toutefois "nous avions un instrument jusqu’en 2025", en référence à l’accord nucléaire signé à Vienne en 2015, mais dénoncé ensuite par Donald Trump estimant qu’il ne remplissait pas son objectif.

Listant une série d’objectifs supplémentaires pour la France (réduire l’activité ballistique de l’Iran, limiter son influence régionale), il a ajouté un "quatrième objectif commun" à Paris et Washington: "la paix dans la région", pour lequel "nous devons ouvrir de nouvelles négociations", et "je pense que les mots prononcés par le président Trump aujourd’hui sont très importants".

Les tensions militaires entre l’Iran et les Etats-Unis (ainsi que leurs alliés saoudiens et émiriens) sont très vives dans la région du Golfe depuis que Washington a infligé de nouvelles sanctions internationales à l’Iran le 8 mai, et certains observateurs mettent en garde contre le déclenchement d’une guerre dans cette poudrière.

Le président français tente de longue date de vendre l’idée de ce nouvel accord qui viendrait élargir la base de l’accord de 2015 (JCPOA) en intégrant notamment des éléments limitant l’activité de missiles ballistiques de Téhéran.

Le président américain a semblé considérer jeudi que l’Iran est en train de perdre de son influence internationale dans les crises de la région, attribuant cela à sa politique de fermeté.

Selon lui, "l’Iran était authentiquement un Etat terroriste" à son arrivée à la Maison Blanche. "Ils le sont encore (…) Nous les voyions combattre sur 14 théâtres, entre le Yemen, la Syrie, bien d’autres (…) Ils ne le font plus désormais. Ils ont de piètres performances en tant que pays. Ils sont en train d’échouer. Je ne le souhaite pas. Nous pouvons retourner la situation très rapidemment. Les sanctions ont été extraordinairement efficaces", a-t-il déclaré juste avant d’entrer en réunion bilatérale avec Emmanuel Macron.

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe prévoit de se rendre en Iran la semaine prochaine, ont indiqué jeudi des officiels japonais, alors que Tokyo, où M. Trump était la semaine dernière, espère servir de médiateur entre Washington et Téhéran.

"Il sera important dans la suite de cette visite de savoir comment nous pourrons en effet (…) obtenir des engagements iraniens", a expliqué une source proche de la présidence française après la rencontre Macron-Trump, insistant sur le fait que la priorité était "de faire baisser la tension".

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