Nasser Bourita souligne l’implication active du Maroc au Sommet des deux Rives

Le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, a souligné l’implication active du Maroc et de sa société civile au Sommet des deux Rives tenu lundi à Marseille avec l’ambition de relancer la dynamique de coopération en Méditerranée occidentale par la mise en œuvre de projets concrets en faveur du développement humain, économique et durable dans la région.

« Le Maroc n’a pas fait que croire au Sommet des deux Rives. Il s’est impliqué, activement », a affirmé M. Bourita, devant ses homologues méditerranéens, les principaux bailleurs de fonds actifs dans la région et les nombreux membres de la société civile des deux rives participant au sommet.

Tenu à l’initiative du président français Emmanuel Macron, le Sommet des deux rives, Forum de la Méditerranée intervient au terme d’un exercice inédit de consultation de la société civile méditerranéenne, s’inscrivant dans le cadre du Dialogue 5+5 Méditerranée qui réunit cinq États de la rive sud de la Méditerranée (la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Libye) et cinq États de la rive nord (le Portugal, l’Espagne, la France, l’Italie et Malte).

L’Union européenne, l’Allemagne, mais aussi les organisations pan-méditerranéennes et les principales organisations économiques internationales présentes dans la région, sont également associées à cette initiative qui repose, selon le Quai d’Orsay, sur la conviction que la société civile doit être pleinement associée à la définition d’un nouvel agenda positif pour la Méditerranée.

Dans ce processus, M. Bourita a mis en exergue « l’implication exemplaire d’une société civile marocaine vive, vivace et engagée », rappelant que Rabat a accueilli, le 29 avril dernier, un des 5 Fora du Sommet des deux rives, consacré au thème "Economie et Compétitivité".

« Nous avons tous été témoins de cette dynamique où, 4 mois durant, les acteurs de la société civile ont réfléchi, débattu, proposé, construit ensemble et défendu des projets novateurs, parfois inattendus, mais toujours citoyens et à échelle humaine », a-t-il dit.

Le ministre a salué en particulier la contribution des dix personnalités qualifiées marocaines en prévision du sommet, et à leur tête la cheffe de file Pr. Assia Bensalah Alaoui, Ambassadeur itinérant du Roi.

Le Sommet qui intègre pleinement la société civile à travers notamment cinq forums thématiques préparatoires et une réunion de synthèse organisés par des pays du dialogue 5+5, mobilise Cent personnalités (dix par pays) qualifiées de la société civile méditerranéenne issues des pays du dialogue 5+5. Ces personnalités ont participé à l’ensemble des forums préparatoires thématiques dans une optique de restitution des débats et de recensement des idées et des projets.

« Cette société civile – que l’Initiative des deux rives met à l’honneur – est une fierté pour tous nos pays. Elle ne se réduit pas au "100", certes. Mais, ces "100" là, sont ses dignes représentants», a relevé M. Bourita, en se réjouissant notamment que le Maroc « a apporté sa pierre à cette contribution citoyenne ».

Au total, le Maroc a présenté 24 projets, touchant tour à tour à l’économie, l’énergie, la jeunesse, l’urbanisme, la culture ou encore le développement durable, a indiqué le ministre qui évoque « des projets pensés et conçus non pas par des porteurs de mandat, mais par des porteurs de crédo. Des acteurs que nous ne connaissions pas, que nous n’attendions peut-être pas et qui, pourtant, sont bien partis pour changer la Méditerranée ».

C’est dans cette lignée que Rabat avait abrité, « avec succès », le forum Économie et Compétitivité, placé sous le thème "Une meilleure intégration économique entre les deux rives vers un espace partenarial de croissance et d’innovation partagées", a-t-il souligné, notant que ce forum a été « L’occasion » pour prospecter des voies, envisager des opportunités et explorer des potentialités pour le développement économique de la Méditerranée.

Le ministre retient de ce Forum qu’une approche renouvelée du développement économique dans l’espace méditerranéen se conçoit à l’aune de paramètres ayant trait particulièrement à trois volets : l’inclusion sociale, le numérique et l’économie durable.

En matière d’inclusion sociale, les initiatives économiques « doivent avoir un impact social réel si l’on veut parvenir à rapprocher la jeunesse de l’emploi », a insisté le ministre, convaincu qu’une dimension sociale et solidaire se mesure « à travers notre capacité à promouvoir des projets concrets, générateurs d’activités économiques, accessibles au plus grand nombre et orientés vers la jeunesse ».

« Des projets pourvoyeurs de perspectives d’avenir, d’accomplissement et donc de dignité. Cela passe, également, par la mise en place de plateformes d’échange, par le renforcement des compétences et des liens entre les PME », a-t-il expliqué.

Le deuxième enseignement à tirer c’est l’impératif de tirer profit du numérique. « Le digital constitue un levier efficace pour renforcer la compétitivité : avoir des structures plus légères, réduire le seuil de capitaux nécessaires aux entrepreneurs jeunes et diversifier les financements accessibles », a détaillé M. Bourita qui estime que les outils numériques sont également très adaptés au développement des territoires dans ce sens qu’ils réduisent les disparités territoriales entre le monde rural et les pôles urbains, changent les rapports commerciaux, suppriment les intermédiaires et font apparaître de nouveaux circuits de création de valeur.

En troisième lieu, le ministre a plaidé pour la promotion d’activités économiques qui devront à l’avenir répondre au défi du changement climatique et intégrer la dimension durable, tout en constituant « un réservoir de croissance et de création d’emploi ».

« Sur toutes ces questions, Rabat, a marqué une étape qui réoriente les approches, qui privilégie les solutions intelligentes aux enjeux économiques et de compétitivité et qui appelle à une meilleure intégration économique au sein de la Méditerranée », a-t-il résumé.

Il considère que la déclaration des 100 à l’issue du sommet capitalise sur ces apprentissages en assurant un suivi à ce processus fécond dans chacune des capitales méditerranéennes, se disant particulièrement convaincu que le « lancement de plateforme numérique soutenue par une task force » saura donner la visibilité nécessaire à tous ces projets présentés par la société civile.

« Il y a d’ailleurs dans ces projets et chez leurs porteurs une certaine idée du lien politique et social qui doit nous interroger », a fait remarquer M. Bourita qui table sur cette nouvelle conception « rafraîchissante » pour « régénérer les décisions et les actions qui sont prises en Méditerranée ».

Et de conclure que la déclaration de Marseille adoptée, le dit sans ambiguïté : « la dynamique de proximité au bénéfice du citoyen méditerranéen est nécessaire».

«Le Sommet des deux rives, Forum de la Méditerranée» a été précédé par la tenue en 2019 de cinq forums régionaux thématiques préparatoires qui ont traité des énergies (Alger 8 avril), la jeunesse, l’éducation, la mobilité (Malte, 24 et 25 avril), l’économie et la compétitivité (Maroc 29 avril), la culture, les médias et le tourisme (Montpellier, 2 et 3 mai) et enfin le développement durable (Palerme, 16 mai).

L’Assemblée des «Cent» s’est réunie, pour sa part, le 11 juin dernier à Tunis, pour une large consultation des représentants de la société civile des pays du bassin occidental de la Méditerranée en prévision du Sommet de Marseille.

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