La présence royale dans cette ville fut un indicateur précieux de l’importance que le Roi accorde à cette région, à ses besoins légitimes en matière de projets économiques structurants, de la valorisation de sa population qui doit se sentir légitimement épaulée, soutenue par l’ensemble du consensus national. Par ses nombreuses démarches, le Roi Mohammed VI a voulu souligner un fait majeur. Le cri de détresse de cette population fut entendu et une réponse sociale et économique est entrain d’être fournie avec une volonté et une détermination à toute épreuve. En témoigne les multiples projets innovants lancés depuis pour changer le présent et le devenir de cette région du nord et de ses habitants.
Une fois ce cadre symbolique installé, qui signale l’écoute et l’attention royale, viennent ensuite les messages adressés depuis Al Hoceima à tous les Marocains. S’est imposée alors une approche royale en forme d’avertissement qui stigmatise « les négativismes, les nihilistes et autres marchands d’illusions (dont le seul objectif ) est d’user du prétextes de certains dysfonctionnements pour déprécier ses acquis ». Pour stopper net cet ouvrage de destruction et du subversion, le Roi parie sur ces Marocains libres au patriotisme chevillé au corps qui « ne se laisseront jamais affecter par les aléas de la vie pour accablantes qu’il puissent être parfois ».
Ce message sur les marchands d’illusions qui se sont illustrés récemment par une posture de pyromanes s’adresse à tous ceux qui sont tentés par l’exploitation des détresses de certains pour semer la zizanie dans les esprits et allumer le chaos et l’incertitude dans les cœurs. A ceux là, Mohammed VI a opposé sa volonté de les combattre par tous les moyens pour dénoncer leurs funestes projets. Pour y parvenir, une politique volontaire inspirée d’une prise de conscience nationale d’un destin commun face à un danger destructeur. Avec ce constat d’une grande lucidité: « les Marocains ont conscience que c’est la Nation, aussi bien que les citoyens, qui paient toujours le plus lourd tribut au chaos et à la discorde »
Le Roi du Maroc fait cette analyse aux accents mobilisateurs qui tracent une perspective de travail en commun puisque le destin est commun: « Nous continuerons à marcher ensemble et à travailler main dans la main pour aplanir les difficultés conjoncturelles et objectives, et ainsi réunir les conditions favorables à la poursuite des programmes et des projets de développement, générateurs d’emplois et garants d’une vie digne ».
Puis est venu l’immense chantier des réformes sociales à entreprendre, de l’amélioration du rendement administratif pour transformer la société et redonner de l’espoir, le Roi propose une restructuration radicale de notre modèle social qui a montré ses faiblesses.
Dans ce discours d’Al Hoceima, il lance une vive harangue aux différents acteurs de la société marocaine, gouvernement et partenaires sociaux pour qu’ils donnent une dynamique novatrice de notre modèle social afin qu’il soit plus performant et répond aux nombreux besoins des marocains. Le Roi Mohammed VI fait le constat lucide que ce qui existe ne marche pas. Il prend soin d’affirmer que les critiques qu’il formule: « ne constituent pas une fin en soi, mais une incitation à l’autocritique, exercice vertueux et salutaire, si, à la parole, sont joints l’acte et la réforme proprement dits. »
A cette invitation insistante et déterminée à repenser un nouveau modèle social qui soit producteur de plus de justice et d’équilibre, Mohammed VI rajoute entre les lignes un plan d’action doté d’une agenda claire avec obligation de résultats. Comme pour signifier aux multiples acteurs de la scène politique et économique que le temps de déclamations sans lendemains et des promesses dans le vent est fini . Aujourd’hui le Maroc, vit sous l’urgence de réussir ses paris de transformations et et de réformes. La situation est telle qu’elle nécessite non seulement la mobilisation de tous pour réussir la création de ce nouveau modèle basé sur des réalisations de projets concrets et leurs incontournables suivis.
En impulsant avec force et détermination les urgences sociales marocaines à travers une refonte totale des programmes sociaux, Mohammed VI formule avec méthode sa thérapie politique comme une réponse aux ébullitions sociales qu’a connues le Maroc ces dernières mois. Il lance une critique à peine voilée aux partie politiques dont les chamailleries étaient pour beaucoup dans la paralysie de certains projets. L’invitation royale a valeur d’avertissement : « Il importe aussi de dépasser les différends conjoncturels, d’œuvrer à l’amélioration du rendement de l’Administration et de veiller au bon fonctionnement des institutions, car, in fine, il importe de renforcer le climat de confiance et de sérénité au sein de la société et toutes ses composantes».