"De notre point de vue, les récits qui ont émergé côté saoudien au cours du processus judiciaire n’ont pas encore atteint le seuil de crédibilité et responsabilité nécessaire", a affirmé ce responsable à des journalistes sous couvert de l’anonymat.
"Il est dans l’intérêt des Saoudiens de s’attaquer vigoureusement à ce problème pour se débarrasser de ce boulet et tourner la page de cet incident qui a suscité un tel tollé", a-t-il ajouté en référence à l’affaire du journaliste saoudien tué début octobre dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul.
Selon ce responsable, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, qui fera étape à Ryad lors de la tournée qui l’emmènera au Moyen-Orient à partir de mardi, "va évoquer le cas" avec les Saoudiens.
Il va "continuer à faire pression pour que les responsables rendent des comptes et pour que les dirigeants saoudiens se montrent crédibles au cours du processus judiciaire qui a commencé cette semaine", a-t-il affirmé.
Un procès s’est ouvert jeudi à Ryad au cours duquel le procureur général a requis la peine de mort contre cinq suspects de ce meurtre commis par des agents saoudiens. Mais l’identité des commanditaires continue de faire des vagues: le Sénat américain, pourtant contrôlé par le camp républicain du président Donald Trump, a estimé en décembre, dans une résolution adoptée par consentement unanime, que le puissant prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane était "responsable du meurtre".
L’administration Trump assure pourtant ne pas avoir de preuve irréfutable d’une telle responsabilité et a fait savoir qu’elle entendait quoi qu’il en soit préserver l’alliance avec le royaume, jugée indispensable à ses yeux.
"Les Saoudiens doivent présenter un récit crédible de ce qui s’est passé", et "s’assurer que les exécutants comme les commanditaires soient tous identifiés par les Saoudiens et soient tenus entièrement responsables avec des châtiments appropriés", a estimé vendredi le responsable américain.