Massacre d’opposants en Syrie

Selon un bilan provisoire tenu par des associations, 136 personnes ont été tuées dimanche dans les rues des villes syriennes, l’armée ayant tirée sur la foule de manifestants. A Hama, ville martyre, plus de cent opposants ont succombé aux tirs des forces de sécurité. La communauté internationale, elle, se mobilise.

"L’une des journées les plus sanglantes depuis le début des manifestations", début mars. Ainsi les associations qualifient les événements de dimanche. Selon le dernier bilan provisoire, au moins cent personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées lors d’une vaste offensive de l’armée à Hama, ville rebelle du centre de la Syrie, selon des militants. "Les tirs des forces de sécurité accompagnaient l’armée lorsqu’elle a pénétré en force dans la ville de Hama", a déclaré Abdel Karim Rihaoui, président de la Ligue syrienne de défense des droits de l’Homme (LSDDH). Par ailleurs, cinq personnes sont mortes à Homs, où des habitants sont descendus dans la rue en soutien à Hama. Trois autres personnes ont été tuées dans la province d’Idleb, dans le Nord-Ouest. Une autre source, Ammar Qourabi, président de l’Organisation nationale des droits de l’Homme (ONDH), a annoncé, de son côté, que 19 personnes avaient été tuées à Deir Ezzor, six à Harak et une à Boukamal. Le bilan total atteint 136 tués.

Depuis le début de la contestation le 15 mars contre le régime de Bachar al-Assad, la répression a fait quelque 2.000 morts, dont plus de 1.600 civils, selon des organisations de défense des droits de l’Homme. L’agence officielle Sana, qui impute depuis des mois les troubles à des "bandes armées", a annoncé que deux militaires avaient été tués "par des groupes armés à Hama", qui ont "incendié des postes de police" et "dressé des barrages dans les rues". Ce qui explique, selon les autorités, l’intervention de l’armée. Le pouvoir tente en réalité de soumettre Hama, théâtre d’immenses manifestations contre le pouvoir. Selon les opposants au régime, plus de 500.000 personnes défilent chaque vendredi depuis le début du mois de juillet.

Vers une réunion du conseil de sécurité de l’ONU?

Le président américain Barack Obama s’est dit "horrifié" et a assuré que Washington allait chercher à isoler un peu plus Damas, tandis que l’attaché de presse de l’ambassade américaine à Damas a estimé sur la BBC que l’assaut lancé contre Hama était un acte "désespéré" de la part du régime. Londres a dénoncé des attaques injustifiées "d’autant plus choquantes" qu’elles ont lieu à la veille du mois sacré du ramadan. Rome a dénoncé un "acte horrible", Paris a condamné "avec la plus extrême fermeté" et Berlin a demandé la fin "immédiate" des violences en menaçant de nouvelles sanctions européennes.

La Turquie, dont les liens avec la Syrie s’étaient resserrés ces dernières années, a elle aussi demandé au régime syrien de mettre fin à ces opérations militaires qui "n’apporteront pas une solution". Plusieurs de ces acteurs internationaux réclament d’ailleurs une réunion du conseil de sécurité des Nations unies pour mettre la pression sur Damas. Les prochains jours risquent d’être décisifs sur le plan diplomatique.

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