Marzouki: la Tunisie « pas tombée dans l’escarcelle de l’islamisme, mais dans celle de la démocratie
"La question qu’on me pose souvent : est-ce que la Tunisie est tombée dans l’escarcelle de l’islamisme ? La réponse est non, la Tunisie est tombée dans l’escarcelle de la démocratie", a-t-il dit, sous les applaudissements des députés français.
M. Marzouki a d’emblée affirmé que seule "une fraction de la France officielle" avait soutenu "la dictature qui a opprimé" les Tunisiens, en référence au régime de l’ex-président Zine el Abidine Ben Ali.
"Mais la part majeure, essentielle, de la France (…) nous a soutenus autant qu’elle le pouvait et accompagnés aussi loin que possible jusqu’à la chute du tyran", a-t-il dit, exprimant "gratitude et affection" à cette France-là.
Lui-même entretient une relation particulière avec la France où il a passé le tiers de sa vie, y ayant effectué ses études de médecine et passé ses années d’exil.
M. Marzouki a déclaré que ses amis lui posaient "sans cesse" cette "délicate question: +l’alliance de démocrates laïcs avec des islamistes relève-t-elle de l’opportunisme politique ou de la naïveté?+". "La réponse est simple: ni de l’un ni de l’autre, mais d’une longue histoire commune, d’un pari sur l’avenir", a-t-il dit.
Il a longuement justifié l’alliance de gouvernement que son parti de centre-gauche (le Congrès pour la république, CPR) avait choisi de former avec le parti islamiste Ennahda, devenu la première force politique du pays.