"Celui qui ne tabasse pas sa femme n’est pas un homme", a déclaré le très populaire chanteur Adil El Miloudi, soulevant des rires complices de l’acteur Sami Naceri et de l’animateur de l’émission Kotbi Tonight sur Chada TV, en juin dernier.
"Au Maroc, cela est normal, chacun peut faire ce qu’il veut de sa femme, la frapper, la tuer", a-t-il insisté quand l’animateur lui a rappelé en plaisantant que "c’est interdit de frapper sa femme partout dans le monde".
Ces propos "constituent une apologie de la violence à l’égard de la femme, une incitation express à cette violence, présentée de manière positive comme un attribut de la virilité (…) voire même un comportement recommandable pour la consolidation des liens conjugaux", s’indigne le communiqué de la HACA.
Face à ce "discours explicitement violent", l’animateur a adopté "un ton badin" et "laissé toute latitude à l’invité de répéter ses assertions appelant à la violence à l’égard des femmes", poursuit le texte. Aucune mention n’est faite de l’attitude de Samy Naceri, lui aussi très en phase avec le chanteur.
L’émission Kotbi Tonigh sera donc suspendu pendant pour trois semaines, selon la HACA. A ce stade, aucune poursuite judiciaire n’a été engagée contre Adil El Miloudi malgré des flots de réactions outrées sur les réseaux sociaux marocains.
Dans ce contexte, la HACA a jugé particulièrement important de transmettre sa décision à "la presse féminine, aux ONG féminines et droits de l’Homme, aux organisations internationales: ONU Femmes, UNESCO, etc", indique le mail accompagnant son communiqué.
L’an dernier, la HACA avait sanctionné une émission radio de Chada FM parce qu’un chroniqueur présenté comme un "guérisseur" avait affirmé à l’antenne que "les femmes les plus exposées au cancer de l’utérus sont celles qui ont recours à la prostitution ou à l’adultère".