Maroc: Ayrault vante devant un parterre d’entrepreneurs la « colocalisation »

Maroc: Ayrault vante devant un parterre d
Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a vanté mercredi à Casablanca, devant des chefs d’entreprises françaises et marocaines, les mérites de la "colocalisation", une "démarche gagnant-gagnant" selon lui, par opposition à la délocalisation.

M. Ayrault a estimé qu’il y avait, dans le partenariat économique franco-marocain, "une chance à saisir pour la France, pour ses entreprises, comme pour ses salariés", lors d’un forum économique franco-marocain qui se tenait dans la capitale économique du royaume.

"Notre objectif est bien-sûr d’éviter ce que l’on craint souvent en France -et je le comprends fort bien- des délocalisations qui portent sur l’ensemble d’un processus industriel", a-t-il ajouté.

"En revanche une +colocalisation+ industrielle, si elle résulte d’une analyse fine de la valeur ajoutée sur toute la chaîne de production et les avantages compétitifs de chaque site, elle peut être bénéfique et soutenir l’activité des deux cô tés de la Méditerranée", a-t-il expliqué, parlant de "démarche gagnant-gagnant".

"C’est une approche nouvelle à laquelle je crois et qui fera d’ailleurs l’objet d’un accord commun signé demain (jeudi) entre nos deux gouvernements", a-t-il dit, s’exprimant après son homologue Abdelilah Benkirane.

La colocalisation, c’est "la manière ensemble, de trouver les bonnes coopérations, les bons partenariats", a ensuite précisé devant la presse Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur.

Ces "bons partenariats" doivent permettre "non seulement de développer de l’emploi au Maroc et de l’emploi en France, des investissements au Maroc, des investissements en France, mais (aussi) dans une politique de partenariats beaucoup plus ambitieux d’aller comme une plate-forme, ensemble, vers d’autres pays, d’autres marchés".

"La colocalisation, c’est ne pas se faire la guerre, ne pas parler de délocalisation parce qu’on produit ici", a-t-elle ajouté, citant les domaines de l’"aéronautique et l’automobile" où "nous arrivons à faire cela".

Les propos cet été du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg contre les centres d’appels implantés en Afrique du nord avaient été mal perçus au Maroc.

M. Ayrault a aussi souligné que le royaume offrait "des atouts de premier ordre pour les entreprises françaises". "Nos destins sont liés, notre histoire est commune, elle va se poursuivre", a-t-il dit.

Le chef du gouvernement marocain a de son cô té affirmé que "nos relations doivent entrer dans une seconde phase. Ne nous considérez plus (comme) un marché. Considérons nous (comme) partenaires", "pour investir ensemble, pour aller travailler ensemble", a-t-il lancé.

Il a d’autre part fait référence aux interrogations qui avaient entouré l’arrivée d’islamistes au pouvoir dans un pays comme le Maroc.

"C’est vrai nous sommes d’une tendance politique dont vous n’avez pas l’habitude", a lancé Abdelilah Benkirane. "Je comprends. Mais soyez certains (que) les gens n’ont pas voté pour nous pour notre barbe! Ils ont voté pour nous parce qu’ils pensent qu’on va être peut-être un peu plus sérieux dans la gestion des affaires publiques. (…) On va le faire", a-t-il poursuivi.

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