Manifestation de milliers de Jordaniens pour réclamer le départ du roi Abdallah II

Manifestation de milliers de Jordaniens pour réclamer le départ du roi Abdallah II
Des milliers de Jordaniens sont descendus dans la rue vendredi pour protester contre la hausse des prix de l’énergie et, pour certains, réclamer le départ du roi Abdallah II, une revendication inédite dans le royaume.

Dans la foulée du Printemps arabe, la Jordanie est secouée depuis janvier 2011 par des manifestations, petites mais régulières, appelant à des réformes politiques et économiques, mais c’est la première fois que des slogans visent directement le roi.

"Le peuple veut la réforme du régime. Liberté, à bas Abdallah", ont scandé à Amman quelque 10.000 manifestants, selon une estimation de l’AFP, parmi lesquels des islamistes, des militants de gauche et des mouvements de jeunesse. Les manifestants étaient 25.000 selon les organisateurs, 3.000 selon la police.

"La liberté vient de Dieu. Abdallah, ton temps est révolu", ont-ils encore crié devant la mosquée Husseini, dans le centre d’Amman, alors que les appels au départ du roi ou les insultes contre sa personne sont passibles de prison.

La police a empêché les manifestants de prendre la direction du palais, situé à environ 8 km du lieu de rassemblement, sans que cela n’entraîne de heurts.

Les réformes économiques sont "un mal nécessaire", juge Washington

La diplomatie américaine a jugé vendredi que les réformes économiques en Jordanie, notamment l’augmentation des prix de l’énergie contre laquelle des milliers de Jordaniens manifestent cette semaine, étaient "un mal nécessaire".

La secrétaire d’Etat Hillary Clinton, en tournée cette semaine en Australie et Asie du Sud-Est, a eu une conversation téléphonique avec le roi Abdallah II au cours de laquelle elle a "loué les efforts du gouvernement jordanien pour répondre aux défis économiques et l’engagement du roi à mener des réformes", a indiqué la porte-parole du département d’Etat, Victoria Nuland.

"Les augmentations des prix de l’énergie étaient nécessaires pour répondre aux défis budgétaires de la Jordanie et pour se conformer aux termes de son accord avec le FMI (Fonds monétaire international, ndlr). Les défis économiques de la Jordanie sont importants, la réforme économique est nécessaire. Ce genre de choses se fait toujours dans la douleur, mais, dans ce cas d’espèce, c’est un mal nécessaire", a estimé Mme Nuland.

Jeudi, son adjoint du porte-parolat du département d’Etat, Mark Toner, avait semblé au contraire comprendre les manifestations "d’inquiétudes économiques et politiques du peuple jordanien", y voyant le signe d’une "soif de changement", à l’instar du Printemps arabe dans des pays voisins.

Mme Nuland a, elle, refusé de dresser un parallèle entre les révoltes de 2011 en Tunisie ou en Egypte, et le mouvement actuel en Jordanie.

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