"La conférence de Berlin m’a étonné car les partis libyens et les pays voisins n’ont pas été invités, elle constitue donc à cet égard une occasion perdue", a taclé M. Lavrov, tout en saluant "l’initiative" de la chancelière, Angela Merkel.
"J’espère qu’on fera à l’avenir des progrès avec une approche plus inclusive", a-t-il dit à un forum international de chefs de la diplomatie intitulé "Med Dialogues".
"Quiconque à un lien avec la Libye, également l’Union africaine, qui a été sans motif tenue à l’écart, doit être invité à la conférence de Berlin sur la Libye", avait souligné un peu plus tôt, M. Lavrov lors d’une conférence de presse commune avec son homologue italien Luigi Di Maio.
Ce dernier a jugé "très importante" la prochaine réunion de Berlin, car il faut éviter "une fuite en avant" en présence de nombreuses interférences extérieures.
"La situation en Libye est extrêmement complexe parce qu’il y a trop d’intervenants", a acquiescé M. Lavrov, évoquant "la fragilité de la situation" du pays.
Lors d’une brève visite en Libye, le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas avait récemment indiqué que l’arrêt des interférences étrangères dans la crise libyenne serait l’un des objectifs de cette conférence de Berlin.
Certaines puissances sont accusées de mener une guerre par procuration en Libye, où le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est, a lancé une offensive le 4 avril pour s’emparer de Tripoli.
M. Lavrov a qualifié vendredi de "rumeurs" la présence en Libye de mercenaires russes. Voici un mois, la Russie avait déjà démenti des informations de presse sur l’arrivée de 200 mercenaires russes en Libye, où Moscou est soupçonnée de soutenir les forces antigouvernementales du maréchal Haftar.
Le chef de la diplomatie russe a émis l’espoir de voir les contacts reprendre entre Khalifa Haftar et le Premier ministre Fayez al-Sarraj reconnu par la communauté internationale.