Libye: Rome réclame une coordination de l’Otan

Quatre jours après le début des frappes aériennes sur la Libye, l’Italie n’a de cesse de réclamer que l’Otan prenne en main le commandement des opérations militaires faute de quoi elle reprendrait le contrôle de ses bases mises à disposition de la Force internationale.

D’abord à Bruxelles par le biais du ministre des affaires étrangères, Franco Frattini et, ensuite, à Turin par la voix du chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, Rome a exprimé, lundi, son exaspération face à l’absence d’un commandement unifié pour les opérations commencées samedi et son vif souhait de voir s’instaurer une coordination de l’Otan.

"Nous souhaitons que le commandement des opérations passe à l’Otan et qu’il y ait une coordination différente de celle qui existe actuellement", a lancé Berlusconi au cours d’une conférence de presse tenue dans la soirée.

Ces propos s’inscrivent dans le sillage de la position défendue peu auparavant par le chef de la diplomatie italienne devant ses pairs européens réunis dans la capitale de l’Europe.

"Si l’Otan n’assure pas rapidement la coordination des opérations militaires, nous devrons étudier un moyen pour que l’Italie assume elle-même la responsabilité du contrô le des bases" situées sur son territoire, avait affirmé Frattini.

"C’est l’Otan qui doit prendre l’initiative", avait-il insisté en regrettant que chaque pays de la coalition agisse, selon lui, sans en informer ses partenaires. "Tous les membres de la coalition ont besoin de savoir ce que font les autres et l’Otan a l’expérience pour ça", avait estimé le ministre italien.

Le manque de coordination transparait, selon des observateurs, de l’appellation même que chaque partie intervenante a choisie pour les opérations en Libye, baptisées "Harmattan" par les Français, "Ellamy" par les Britanniques et "Aube d’une odyssée" par les Américains.

Les militaires français ont installé leur principal centre des opérations au Mont Verdun, près de Lyon, les Britanniques à Northwood, dans la banlieue de Londres, et les Américains à Ramstein, en Allemagne (sud-ouest), relèvent ces mêmes observateurs.

L’on considère cependant qu’en lançant seule, samedi à 17H45 précises, les premières frappes aériennes, la France avait montré sa volonté d’affirmer son leadership politique, diplomatique et militaire sur cette affaire.

Paris refusait clairement alors que l’Otan assume le commandement des opérations comme elle le fait en Afghanistan, invoquant l’hostilité d’un certain nombre de pays arabes.

Samedi, à l’issue du Sommet de Paris sur la Libye, Berlusconi avait annoncé la mise à disposition des bases aériennes italiennes, tout en n’excluant pas une participation plus importante dans un deuxième temps.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite