Libye : nouvel accord militaire entre la Turquie et le gouvernement de Sarraj
Le gouvernement libyen d’union nationale (GNA) a signé un nouvel accord militaire avec la Turquie, son principal soutien dans le conflit qui l’oppose à l’homme fort de l’Est libyen Khalifa Haftar, ont annoncé jeudi les autorités turques.
Le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, a indiqué jeudi que le nouveau protocole "est une version plus large de l’accord-cadre de coopération militaire existant" entre les deux parties. Il a affirmé que le nouvel accord "renforcera les liens entre nos armées" et appelé "les autres acteurs responsables" à soutenir le gouvernement de Sarraj reconnu par l’ONU.
"La stabilité de la Libye est d’une importance critique pour la sécurité des Libyens, pour la stabilité régionale et pour combattre le terrorisme international", a ajouté le responsable turc.
La signature de cet accord survient en dépit d’un appel lancé en octobre par la Ligue arabe à ses membres à ne plus coopérer avec Ankara et à réduire leur représentation diplomatique en Turquie à la suite de l’offensive militaire lancée par cette dernière contre les forces kurdes en Syrie.
Fayez al-Sarraj est notamment soutenu par la Turquie et le Qatar. L’Italie, ancienne puissance coloniale en Libye, semble aussi en sa faveur.
Son rival Khalifa Haftar, homme fort de l’est libyen dont les forces ont lancé en avril une offensive contre la capitale Tripoli, bénéficie de son côté du soutien de l’Egypte et des Emirats arabes unis et d’un appui au moins politique notamment des Etats-Unis et de la Russie. La France a été accusée de le privilégier, ce dont elle se défend.
Dans un rapport auquel l’AFP a eu accès en novembre, des experts de l’ONU ont accusé la Jordanie, la Turquie et les Emirats arabes unis d’avoir violé l’embargo sur les armes imposé depuis 2011 à la Libye et déploré l’intensification dans ce pays "d’un conflit par procuration".
M. Erdogan avait confirmé en juin que son pays fournissait des armes au GNA, estimant que ces équipements militaires avaient permis à Tripoli de "rééquilibrer" la situation face aux forces de Khalifa Haftar, soutenues par les Emirats arabes unis et l’Egypte.