L’Union européenne va pouvoir lancer fin mars Irini, sa nouvelle opération militaire pour contrôler l’embargo de l’ONU sur les armes à destination de la Libye, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques.
Les ambassadeurs des Etats membres à Bruxelles ont trouvé un accord peu avant le début d’un sommet européen pour lever les derniers points de blocage et une procédure écrite va être lancée vendredi pour le faire entériner par les capitales, a-t-on précisé.
La Grèce a accepté d’être le pays de débarquement des naufragés secourus par les navires militaires de l’UE et Irini en grec a été son choix pour le nom de la nouvelle opération.
La prise en charge des naufragés était le dernier point de blocage, car l’Italie, qui assurait le commandement de Sophia, la précédente opération navale, refusait leur débarquement dans ses ports.
Le chef de la diplomatie italienne Luigi Di Maio avait été catégorique sur ce point lundi lors de la réunion par vidéoconférence des ministres des Affaires étrangères.
Irini aura un seul mandat: faire respecter l’embargo imposé par les Nations unies sur les livraisons d’armes à la Libye.
Les navires de guerre européens interviendront dans l’est de la Méditerranée, dans des zones écartées des routes empruntées par les passeurs de migrants pour rejoindre l’Italie ou Malte.
Ils pourront arraisonner tous les bateaux soupçonnés de se livrer au trafic d’armes, a-t-on assuré de source diplomatique.
Irini succèdera à Sophia le 31 mars pour une durée d’un an renouvelable et un point d’étape est prévu tous les quatre mois par les ministres pour examiner si cette opération militaire a un effet d’attraction pour les passeurs et si les bateaux engagés par les Etats membres doivent être repositionnés, a-t-on expliqué de source diplomatique.
Le droit de la mer impose aux navires européens de porter secours aux naufragés. La Grèce a accepté de les laisser débarquer en Grèce mais tous les coûts seront pris en charge par le budget de l’UE, a-t-on précisé de même source.
A l’issue d’une visioconférence informelle sur la Libye à New York, le Conseil de sécurité a appelé « tous les Etats membres à respecter l’embargo sur les armes en Libye ».
Dans un bref communiqué approuvé par ses 15 membres à l’initiative du Royaume Uni, il fait aussi part de « sa préoccupation face à l’escalade significative des hostilités sur le terrain ».